Crise des "subprimes" : le coup de poker à plusieurs milliards de dollars de Warren Buffett

Par latribune.fr  |   |  365  mots
Berkshire Hathaway, la holding du "sage d'Omaha", convertira ses actions préférentielles dans Bank of America en actions ordinaires, une opération au terme de laquelle il deviendra le premier actionnaire de la banque.
En 2011, le milliardaire avait acquis des droits de souscription à plusieurs millions d'actions ordinaires de Bank of America, sanctionnée pour avoir commercialisé des produits financiers toxiques avant la crise financière. S'il les convertissait aujourd'hui, il réaliserait une plus-value d'environ 12 milliards de dollars.

Berkshire Hathaway, la holding du "sage d'Omaha" Warren Buffett, convertira ses actions préférentielles dans Bank of America en actions ordinaires, une opération au terme de laquelle il deviendra le premier actionnaire de la banque.

Berkshire a dit vendredi qu'il exercerait ses droits de souscription à 700 millions d'actions ordinaires Bank of America à la suite d'une augmentation du dividende de la deuxième banque américaine. L'action Bank of America gagnait 1,11% à 24,59 dollars en ouverture.

Une plus-value d'une douzaine de milliards de dollars sur le papier

En juin 2011, Bank of America avait conclu un accord à 8,5 milliards de dollars pour dédommager des investisseurs floués lors de la crises des "subprimes". Le deal a été validé par la justice américaine en 2014. En août 2011, Warren Buffett avait acheté pour cinq milliards de dollars d'actions préférentielles de la banque dotées d'un dividende de 6%, soit l'équivalent de 300 millions de dollars annuellement.

La holding avait, par là même, acquis des droits de souscription à 700 millions d'actions ordinaires au prix de 7,14 dollars pièce. Jeudi, l'action de Bank of America a terminé à 24,32 dollars. Si elle procédait à la conversion maintenant, l'opération se traduirait sur le papier par une plus-value d'une douzaine de milliards de dollars, avec un début de collecte du dividende annuel de 336 millions de dollars, sans compter les 1,7 milliard de dollars de dividendes déjà versés.

Une amende pour avoir commercialisé des produits toxiques

Pour rappel, Bank of America fait partie des établissements bancaires pointés du doigt au lendemain de la crise des "subprimes", qui a ébranlé l'économie mondiale en 2008. La banque a d'ailleurs accepté de régler, pour accord à l'amiable, une pénalité de 16,65 milliards de dollars aux autorités américaines en 2014. Ces dernières lui reprochaient d'avoir commercialisé, avant la crise financière, des placements complexes adossés à des crédits immobiliers à risque.

Cette amende était la plus élevée jamais infligée à une entreprise aux Etats-Unis à l'époque. A noter que les faits reprochés ont essentiellement eu lieu au sein de ses filiales Countrywide et Merrill Lynch, avant que Bank of America ne les rachète, se défendait la banque.

(avec Reuters)