Il fait de moins en moins bon avoir plus de 55 ans et chercher un emploi

Par Adeline Raynal  |   |  361  mots
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"La France se distingue (des autres pays industrialisés, ndlr) par un 'décrochage' particulièrement marqué de la participation au marché du travail à partir de l'âge de 55 ans" note l'INSEE dans son ouvrage "Emploi et Salaires" publié ce 6 mars. En parallèle, l'institut observe que les chances de retour dans l'emploi d'un senior sont corrélées avec son statut précédent et la nature du contrat qu'il occupait.

"Entre 2008 et 2011, le taux de chômage des 55-64 ans a fortement augmenté (...) il a crû de 1,9 point en France" note l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) dans son ouvrage "Emploi et Salaires" publié ce 6 mars 2013. Depuis le début des années 2000, le taux de chômage suit une tendance globale haussière, mais cela est particulièrement le cas pour les actifs seniors (de plus de 55 ans). L'Institut fait remarquer qu'en 2011, le taux d'activité des 55-59 ans a atteint 69%, soit 17 points de moins que celui des 50-54 ans. Le constat est particulièrement vrai pour les actifs de sexe masculin.

Cette tendance ne s'explique qu'en partie par la conjoncture économique. "Entre 2008 et 2011, le taux de chômage des 55-59 ans a fortement augmenté, du fait conjugué de la crise et de la fin des dispenses de recherche d'emploi" indique l'Institut français dans un dossier spécialement dédié à la recherche d'emploi passé l'âge de 55 ans.

L'effet négatif de l'âge avancé s'estompe

Par ailleurs, bien qu'il soit commun de considérer que plus on avance dans l'âge, plus il est difficile de retrouver un emploi, l'INSEE nuance cet effet de l'âge concernant la période 2009-2011:  "il n'y a plus de différence entre 45 et 54 ans, et une personne de 55-59 ans a 1,5 fois moins de chances de retrouver un emploi qu'entre 45 et 49 ans, contre deux fois moins entre 2004 et 2008".

Les anciens employés ont plus de mal à être réembauchés

Les différences n'existent pas seulement selon le genre, des inégalités persistent en fonction du type d'emploi occupé par les seniors avant leur période de chômage. Ceux qui exerçaient en tant que cadre, professionnel indépendant ou occupaient une profession intermédiaire retrouvent plus facilement un emploi que ceux qui étaient employés. De même que les personnes qui ont perdu leur emploi suite à une fin de contrat à durée déterminée (CDD) retrouvent plus facilement un emploi que celles qui ont été licenciées.

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