Notre dossier complet : comment devenir auto-entrepreneur

Par Patricia Erb  |   |  544  mots
Montez votre "boîte" en quelques clics ! Depuis le 1er janvier, tous les Français, étudiants, salariés, retraités ou chômeurs peuvent devenir "auto-entrepreneurs" après une simple inscription gratuite en ligne.

A 53 ans, Hélène, fonctionnaire, aimerait "décrocher" progressivement pour faire ce qu'elle aime. Elle envisage de redonner vie à une vieille maison de famille dans le Massif Central pour y faire des chambres d'hôtes. En basse saison, elle proposerait volontiers ses services de traduction en allemand aux entreprises. Mais peut-elle devenir auto-entrepreneur pour deux activités si différentes ?

Alain, 35 ans, fait du reportage vidéo pour les mariages. Il souhaiterait savoir si le statut de l'auto-entrepreneur est compatible avec le paiement des droits à la Sacem sur les musiques qu'il utilise dans ses films. A 17 ans, Thomas, étudiant en expertise comptable, s'interroge sur l'âge à partir duquel il peut proposer des services d'aide à la gestion administrative et comptable aux très petites entreprises.

Comme eux, le 18 décembre, pas moins de 2.000 personnes sont venues de toute la France pour assister à la réunion d'information réservée aux... 1.000 premiers auto-entrepreneurs ! Dans l'entourage de Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé du commerce, de l'artisanat, des PME, du tourisme et des services, à l'origine de ce nouveau statut pour les créateurs d'entreprise, on avoue "avoir été surpris par l'engouement suscité par ce projet". En un mois et demi, 40.000 personnes s'étaient pré-inscrites sur le site de l'auto-entrepreneur. Un succès qui laisse présager aux personnes qui travaillent sur ce dossier quelque 100.000 auto-entrepreneurs à la fin du premier semestre 2009 et 200.000 à la fin de l'année.

Quels trésors recèle donc ce nouveau statut pour susciter pareil intérêt ? Il tient en un mot : simplicité. Réservé aux personnes qui réalisent un chiffre d'affaires inférieur ou égal à 80.000 euros pour les activités de commerce et de 32.000 euros pour les activités de services, ce statut de l'auto-entrepreneur attire par sa simplicité administrative tout d'abord.

Nul besoin de vous immatriculer au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers. Il vous suffit de déclarer votre activité -commerciale, artisanale ou libérale - auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) ou sur le site www.lautoentrepreneur.fr. Le formulaire de déclaration de début d'activité à remplir est extrêmement simplifié : dix questions au total. Un numéro Siren vous sera alors attribué, vous permettant de facturer votre activité en toute légalité.

Simplicité de calcul et de paiement des cotisations sociales ensuite. L'idée-force du statut tient en un principe : pas de recettes, pas de cotisations. Vous n'avez donc rien à verser avant le démarrage de votre activité. Vous ne paierez des charges sociales que si vous avez réalisé des recettes, selon un taux différent (lire article ci-contre) suivant la nature de votre activité. Chaque mois ou chaque trimestre, au choix, il vous suffira de déclarer le montant de votre chiffre d'affaires (ou recettes), sur lequel seront calculées vos charges sociales, que vous pourrez payer par télépaiement.

Sur le même site, vous pourrez également opter pour le versement forfaitaire libératoire de l'impôt sur le revenu (lire article ci-contre) et le régler de la même façon et en même temps que vos charges sociales. Avec sa grande facilité, ce nouveau régime serait-il cette arme anti-crise que d'aucuns pressentent ?