Loi sur les énergies renouvelables  : la grande distribution réclame un délai supplémentaire de deux ans

Par latribune.fr  |   |  530  mots
La loi ENR entend répondre à l'objectif fixé par Emmanuel Macron pour 2050 de multiplier par dix la capacité de production d'énergie solaire pour dépasser les 100 GW. (Crédits : DR)
La grande distribution a dénoncé ce mardi des délais d'application « trop courts » de la loi sur les énergies renouvelables, imposant aux magasins l'installation d'ombrières photovoltaïques sur les parkings d'ici 2028, échéance qu'elle demande de repousser « de deux ans au minimum ».

Un calendrier totalement « inadapté ». Trois organismes de la grande distribution ont demandé, dans un communiqué conjoint, de repousser « de deux ans au minimum » la loi sur les énergies renouvelables (ENR) imposant aux magasins l'installation d'ombrières photovoltaïques sur les parkings d'ici 2028.

« Plus d'un an après la publication de la loi APER (Loi relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables, ndlr), l'ensemble des décrets d'application ne sont toujours pas parus », ont alerté les trois organismes. Il s'agit de la Perifem, une association qui réunit les acteurs de la distribution française (Carrefour, Decathlon, E. Leclerc, Intermarché, Ikea, Metro, Picard, etc) autour de questions énergétiques ou environnementales, de la Fédération de la consommation et de la distribution (FCD), l'association professionnelle des supermarchés, et de la FACT, qui rassemble de nombreux bailleurs et investisseurs en immobilier de commerce.

Des délais impossibles à tenir

« Si les premières usines françaises de panneaux photovoltaïques commencent aujourd'hui à sortir de terre, les toutes premières productions sont estimées au plus tôt pour 2025 », argumentent les trois entités.  Ainsi, comment « les 21.000 magasins et centres commerciaux concernés par l'obligation légale d'installer des panneaux photovoltaïques sur leurs parkings » pourront-ils « couvrir 70 millions de mètres carrés de parkings au plus tard d'ici 2028 » ?, s'interrogent-elles.

Elles proposent donc « d'étendre la durée d'installation des ombrières photovoltaïques de deux ans au minimum pour permettre aux enseignes et aux commerces de s'équiper dans des conditions économiques raisonnables et responsables ».

Mais aussi de revenir à « une définition de la surface à couvrir comprenant seulement la moitié des places de parkings, hors allées de circulation » afin « de ne pas figer la surface foncière des parkings des commerces français pour plus de 20 ans ».  Enfin, elles alertent sur le risque que cette obligation aboutisse au sacrifice de « la végétation existante ».

La grande distribution a déjà demandé des mesures d'incitation

En février 2023, déjà, la grande distribution s'inquiétait des conséquences économiques ainsi que des modalités d'application de la loi alors adoptée par ultime vote du Sénat. Selon l'organisation Perifem, ces mesures coûteront au secteur 2 milliards d'euros chaque année, un montant qui, pour les plus petits, pourrait être rédhibitoire. La fédération demandait donc « des mesures d'incitation », comme l'aide à l'emprunt, « un dispositif de suramortissement » ou encore « le recours à des certificats d'économie d'énergie ».

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La loi ENR entend répondre à l'objectif fixé par le Emmanuel Macron pour 2050 de multiplier par dix la capacité de production d'énergie solaire pour dépasser les 100 GW et de déployer 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW.

Elle s'articule en grands volets : allègement des procédures administratives pour réduire le temps de déploiement des projets; accélération du développement de l'énergie solaire et de l'éolien en mer; amélioration de l'acceptabilité locale des projets. Elle a pour objectif de faire rattraper à la France son grand retard sur les énergies renouvelables.

(Avec AFP)