9 PME sur 10 n’arrivent pas à recruter le « bon profil »

Par latribune.fr  |   |  520  mots
Une PME sur deux cherche à recruter. (Crédits : Reuters)
Les problèmes de recrutement prennent des proportions inédites dans les PME, dont 90% peinent à recruter le bon profil alors qu'elles cherchent dans leur immense majorité à embaucher et qu'elles font face à un important turn-over. Un phénomène qui étonne les dirigeants de PME. « Quand bien même vous pouvez proposer un CDI, que vous êtes prêt à discuter des conditions de travail, certains Français ont un autre projet qu'un projet professionnel, comme si la relation au travail était différente de ce qu'elle était auparavant », a observé mardi sur France Inter le président de la CPME François Asselin.

Les difficultés de recrutement n'épargnent aucun acteur économique, à commencer par les PME (petites et moyennes entreprises) et les TPE (très petite entreprise) qui représentent plus de 99% des entreprises françaises. Une TPE ou PME sur deux veut embaucher, mais 94% d'entre elles peinent à trouver le « bon profil ».

C'est le constat d'un sondage publié mardi par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) auprès de près de 2.300 chefs de petites et moyennes entreprises (PME). Parmi les causes de ces difficultés, les candidats évoquent l'absence de candidats qui postulent pour 74% d'entre eux, puis vient le manque de compétences (47%). Cette enquête confirme d'autres études comme celle de la Banque de France sur l'ensemble du tissu productif, qui pointe des difficultés de recrutement inédite depuis un peu plus d'un an que l'institution mesure ce phénomène.

Parmi celles-ci, la forte reprise économique post-Covid, le changement de carrière de nombre de travailleurs suite à la pandémie du Covid-19 mais aussi un déficit de qualification spécifique au marché français. « Cette problématique est d'autant plus aiguë qu'un dirigeant sur quatre est confronté à un turn-over important » de ses équipes, pointe la CPME.

Une relation au travail totalement nouvelle depuis la pandémie

Le sondage de la CPME met en lumière les aspirations nouvelles des salariés qui expliquent cette forte rotation : le souhait des salariés de se consacrer à autre chose qu'à leur vie professionnelle (53% d'entre eux), de changer de secteur (51%). Sur un marché du travail très tendu et donc concurrentiel, un tiers des salariés qui démissionnent rejoignent un concurrent plus offrant.

« Quand bien même vous pouvez proposer un CDI, que vous êtes prêt à discuter des conditions de travail, certains Français ont un autre projet qu'un projet professionnel, comme si la relation au travail était différente de ce qu'elle était auparavant », a observé mardi sur France Inter le président de la CPME François Asselin, qui s'étonne d'un phénomène « complètement nouveau ».

Face à cette pénurie de bras et à la hausse du coût de la vie, 65% des dirigeants font le choix de gonfler les salaires cette année. 40% l'ont fait pour tous leurs salariés. 68% des dirigeants de TPE et PME ont également versé « récemment » des primes à leurs salariés. François Asselin déplore que le système français d'assurance-chômage ne soit « pas assez efficace », a-t-il regretté.

« Le meilleur système assurantiel en terme de chômage, c'est celui qui indemnise correctement celui qui a un accident de parcours professionnel mais qui en même temps le raccroche au marché de l'emploi », affirme M. Asselin.

Engagé dans une bataille pour le « plein-emploi », le gouvernement va plancher sur une réforme du travail « dès cet été », qui concernera non seulement l'assurance-chômage mais aussi la formation, notamment des seniors.

« Beaucoup de gens sont aujourd'hui au chômage parce qu'ils ont une formation qui ne correspond pas aux besoins de la nation », avait reconnu le 14 juillet le président de la République.