Air France : six salariés placés en garde à vue

Par latribune.fr  |   |  521  mots
Les quatre hommes placés en garde à vue travailleraient pour la branche Cargo d'Air France, mais ne seraient pas des élus syndicaux, rapporte une source policière à l'AFP, et qui confirme une information de nos confrères d'Europe 1.
Si une enquête interne de la compagnie a déjà permis d'identifier une dizaine de salariés impliqués dans les violences, le parquet de Bobigny a de son côté confirmé l'arrestation de six salariés d'Air France ce lundi matin.

Article publié le 12 octobre à 08:40, réactualisé à 11:30, et à 13:25.

Une semaine après les violences qui ont perturbé le Comité central d'entreprise d'Air France qui présentait son plan de restructuration, l'enquête judiciaire progresse.

Six salariés d'Air France ont été placés en garde-à-vue ce lundi 12 octobre. Quatre d'entre eux ont été interpellés "sans incident" à leur domicile, vers six heures du matin, en Seine-et-Marne, dans le Val-d'Oise, dans les Yvelines et dans l'Aisne, d'après plusieurs sources policières et le parquet de Bobigny. Un cinquième a été interpellé un peu plus tard, et un sixième, qui était "convoqué dans le cadre de l'enquête" a été placé en garde à vue dans la matinée, a précisé le parquet de Bobigny.

Les cinq premiers gardés à vue travailleraient dans la branche Cargo ou à Air France Industries, notamment comme magasiniers. Certains d'entre eux auraient un mandat syndical CGT, selon une source citée par l'AFP.

La direction d'Air France a refusé de commencer ces informations qui relèvent de l'enquête judiciaire, précise une porte-parole.

Des arrestations contestées

Ces arrestations n'ont pas tardé à susciter les réactions de la sphère politique. Le secrétaire national du Parti de gauche, Alexis Corbière, condamne fermement la méthode.

La députée Europe Ecologie Les Verts (EELV), Cécile Duflot s'interroge de son côté sur les raisons d'une telle interpellation :

Un peu plus tard dans la matinée, Jean-Luc Mélenchon a affirmé avoir "honte de ce gouvernement qui n'en finit pas de criminaliser le mouvement social".

Autre son de cloche chez François Fillon (Les Républicains), interviewé sur RMC ce lundi matin :  "Je ne vais pas pleurer (...) La police fonctionne comme ça avec tout le monde, y compris avec les responsables politiques", a commenté l'ex-Premier ministre, évoquant "une forme de terreur syndicale".

Une dizaine de plaintes déposées

Plusieurs centaines de salariés avaient fait irruption lundi 5 octobre en CCE et deux dirigeants d'Air France, Xavier Broseta et Pierre Plissonnier, avaient été physiquement molestés.

Au moins dix plaintes ont été déposées: celles de six vigiles et trois cadres de l'entreprises pour des "violences" et celle d'Air France pour "entrave au CCE" et "dégradations". Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête, confiée à la police aux frontières, compétente en zone aéroportuaire.

Une enquête interne à la compagnie a également permis d'identifier une dizaine de salariés comme impliqués dans ces violences, assurait dès mercredi une source proche du dossier.

(Avec AFP)