La chef de cabinet de Marine Le Pen mise en examen

Par latribune.fr  |   |  571  mots
Thierry Légier, le garde du corps de la dirigeante d'extrême droite (juste derrière elle), ancien parachutiste du 3e RPIMA de Carcassonne et ex-garde du corps de Jean-Marie Le Pen, qui avait été placé comme Catherine Griset en garde à vue mercredi dans le cadre de cette enquête, a été relâché sans qu'aucune charge soit retenue contre lui à ce stade, a-t-on précisé.
L'élue frontiste refuse de rembourser au Parlement européen plus de 300.000 euros de salaires "indûment versés" pour avoir fait salarier par le Parlement européen deux de ses collaborateurs qui, en fait, travailleraient pour son parti. L'enquête s'est accélérée cette semaine, avec une perquisition lundi au siège du parti à Nanterre (Hauts-de-Seine), puis les gardes à vue ce matin du garde du corps et de la cheffe de cabinet de Marine Le Pen.

Catherine Griset, chef de cabinet de Marine Le Pen, a été mise en examen mercredi pour recel d'abus de confiance dans l'enquête sur les assistants parlementaires du Front national au Parlement européen, a-t-on appris de source judiciaire.

En revanche, le garde du corps de la dirigeante d'extrême droite, qui avait été placé comme Catherine Griset en garde à vue par la police judiciaire mercredi dans le cadre de cette enquête, a été relâché sans qu'aucune charge soit retenue contre lui à ce stade, a-t-on précisé. Cette audition des deux assistants devait s'effectuer sur commission rogatoire du juge d'instruction en charge des investigations, a-t-on précisé.

Marine Le Pen accuse de coup monté Martin Schulz et l'Olaf

La présidente du FN dénonce depuis le début de la procédure une "opération politique", montée notamment, selon elle, par l'ancien président du Parlement européen Martin Schulz en lien avec l'Olaf, contre lequel le FN a porté plainte en Belgique. Marine Le Pen, qui réfute les soupçons d'emplois fictifs, dénonce une instrumentalisation de la justice destinée à déstabiliser sa campagne présidentielle. Elle affirme que Catherine Griset et Thierry Légier, son garde du corps, l'assistaient à la fois au Parlement européen et au FN.

Une défense qui se fragilise de plus en plus

L'affaire s'est accélérée la semaine dernière avec la publication d'extraits du rapport d'enquête de l'Office européen de lutte contre la fraude (Olaf) par Mediapart et Marianne (le rapport de l'Olaf est disponible sur ce site), lequel a été transmis à la justice française. En effet, le parquet avait ouvert le 15 décembre 2016 une information judiciaire pour abus de confiance, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé.

Et ce rapport de l'Olaf met à mal sa défense, selon Mediapart et Marianne, pour qui la candidate est soupçonnée d'avoir notamment fabriqué un faux contrat de travail pour Thierry Légier.

Le garde du corps aurait ainsi été rémunéré par l'UE de septembre à décembre 2009 - 1.620 euros net par mois pour 12 heures de travail par semaine - puis d'octobre à décembre 2011 - près de 7.240 euros net par mois pour un trois quarts temps.

Ce que dit l'article 33 du code de bonne conduite

Mais lors de son premier contrat, Thierry Légier était également le garde du corps de Jean-Marie Le Pen, selon l'Olaf qui révèle la "contradiction" et l'"impossibilité matérielle" d'un tel emploi du temps.

Concernant la deuxième période d'embauche, Marine Le Pen aurait expliqué qu'elle "n'avait pas employé M. Légier pendant ces trois mois", l'objet de cette opération ayant été d'obtenir du Parlement "la régularisation de dépenses antérieures qui n'avaient pas été payées par ce dernier".

Mais pour le Parlement européen, aucun contrat n'a été accepté comme moyen de régularisation, l'Olaf estime donc que "le bulletin de salaire (...) constituerait un faux".

D'après l'article 33 du code de bonne conduite du Parlement européen, "seules les dépenses nécessaires et directement liées à l'exercice du mandat parlementaire peuvent être défrayées". Autrement dit, le collaborateur parlementaire ne peut être payé que pour des tâches en lien avec l'activité de l'eurodéputé.

     >Lire : Assistants parlementaires européens : que risque Marine Le Pen ?

(avec Reuters)