Assurance chômage : l'UPA claque la porte, furieux contre le Medef et la CGPME

Par latribune.fr  |   |  475  mots
"Le gouvernement fait des petites affaires avec le Medef et la CGPME, c'est insupportable", s'est emporté le représentant de l'organisation qui est, selon lui, "complètement déconsidérée", "flouée".
Le syndicat patronal représentant des artisans et commerçants a quitté les négociations. Il réagit aux dispositions de la loi El Khomri qui règlent la question de la représentativité patronale, et qui seraient directement inspirées d'un accord entre le Medef et la CGPME.

L'UPA, organisation patronale des artisans et commerçants, a claqué lundi la porte de la négociation sur l'assurance chômage pour protester contre la réforme de la représentativité patronale qui la traite comme une "moins que rien", a annoncé son vice-président Patrick Liébus.

"Pour l'instant, être autour de la table avec le Medef et la CGPME, qui nous considèrent comme moins que rien au niveau patronal, pour nous, il n'y a qu'une solution, c'est quitter la salle", a déclaré à la presse le négociateur de l'UPA, dix minutes après le démarrage des tractations au siège du Medef à Paris. Les discussions ont néanmoins continué.

La loi El Khomri au cœur du conflit?

La mauvaise humeur de l'UPA est la conséquence d'un conflit en marge de la négociation sur l'assurance chômage. Il oppose le syndicat des artisans contre le Medef et la CGPME. L'UPA accuse ces deux derniers d'avoir scellé le sort de la représentativité patronale dans la loi El Khomri sur le travail, un sujet récurrent de discordes entre les trois syndicats patronaux.

La future réforme de la représentativité patronale, qui figure dans le projet de loi El Khomri, prévoit que le mode de calcul de l'audience patronale soit pondéré de telle sorte qu'il tienne compte du nombre d'entreprises adhérentes à hauteur de 20% et du nombre de salariés à hauteur de 80%, alors que la loi actuelle, votée en 2014, tient seulement compte du nombre d'entreprises. Cet article serait directement inspiré d'un accord entre la CGPME et le Medef.

Le patronat "c'est trois organisations"

"Le gouvernement fait des petites affaires avec le Medef et la CGPME, c'est insupportable", s'est emporté le représentant de l'organisation qui est, selon lui, "complètement déconsidérée", "flouée".

"Je suis le négociateur de l'UPA depuis des années, j'ai toujours fait mon travail et j'estime qu'à un moment, il y a une question de respect : le patronat, ce n'est pas une organisation, c'est trois organisations", a-t-il poursuivi.

"On discutera quand ce sera le moment, a-t-il ajouté, quand on aura trouvé des solutions et que l'Etat sera revenu à meilleure fortune concernant la qualification de nos entreprises, c'est-à-dire nous donner tout le poids qu'on représente et pas seulement un poids modeste par rapport au Medef".

Cette négociation s'est ouverte sous une grosse pression politique car l'exécutif a déjà fait savoir à maintes reprises et par diverses voix, y compris celle du président de la République, qu'il fallait absolument que l'Unedic, l'organisme paritaire gestionnaire de l'assurance chômage, parvienne à réaliser des économies substantielles, et ce en plein période de chômage de masse.

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