Attentat à Nice : Hollande veut prolonger de trois mois de l'état d'urgence

Par Michel Cabirol  |   |  641  mots
François Hollande a dénoncé une attaque "à caractère terroriste" qui "ne peut être niée" et "d'une violence absolue", avec "la volonté de tuer et de massacrer".
Pour lutter contre le "fléau du terrorisme", le Chef de l'Etat a appelé à "rehausser notre niveau de protection" partout en France.

François Hollande s'est exprimé vers 4 heures du matin en direct de l'Elysée quelques heures après qu'au moins 80 personnes ont été tuées jeudi soir sur la Promenade des Anglais de Nice. Elles ont été fauchées par un camion qui a foncé dans la foule sur une distance de 2 km, selon le parquet de Nice. "L'horreur s'est à nouveau abattue sur la France", a expliqué le Chef de l'Etat dans une déclaration très digne. Il a dénoncé une attaque "à caractère terroriste" qui "ne peut être niée" et "d'une violence absolue", avec "la volonté de tuer, d'écraser et de massacrer".

"La France est affligée par cette nouvelle tragédie. Elle est horrifiée par ce qui vient de se produire" en raison de "la monstruosité" de cette attaque qui avait pour objectif de "tuer délibérément". mais la France est forte, plus forte que les fanatiques qui veulent la frapper", a asséné François Hollande, qui se rendra à Nice avec le Premier ministre Manuel Valls après le conseil de défense qui se tiendra vendredi à 9h00. "La France a été frappée le jour de sa fête nationale", symbole des droits de l'homme, qui sont "niés par les fanatiques".

Le président a fait état de "77 morts, dont plusieurs enfants" et "d'une vingtaine de blessés en urgence absolue". Intervenant quelques minutes plus tard, le ministère de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui s'est rendu à Nice dans la nuit, a quant à lui fait état de "80 morts et de 18 blessés en urgence absolue".

Etat d'urgence prolongé de trois mois

Pour lutter contre le "fléau du terrorisme", le Chef de l'Etat a appelé à "rehausser notre niveau de protection" partout en France et à faire preuve de "vigilance absolue" et de "détermination sans faille". Pour ce faire, il va "maintenir à un haut niveau l'opération Sentinelle", qui va mobiliser encore 10.000 hommes. Il a également décidé de faire appel à la réserve opérationnelle "pour venir soulager les effectifs de la gendarmerie et de la police", notamment dans des opérations de contrôle de frontière.

Il a par ailleurs décidé de prolonger de trois mois l'état d'urgence, qui devait être levé le 26 juillet. "Un projet de loi sera soumis au Parlement dès la semaine prochaine", a-t-il précisé. Enfin, la France va continuer à frapper les terroristes là où ils sont. "Nous allons encore renforcer notre action en Irak et en Syrie", a expliqué le Chef de l'Etat

Il a rappelé que "c'est toute la France qui est sous la menace des terroristes islamistes". "Nous savions que le niveau de la menace restait extrêmement élevé", a pour sa part précisé le ministre de l'Intérieur. Dans ce contexte, Bernard Cazeneuve a recommandé d'annuler toutes les manifestations à Nice dans le prochains jours pour des raisons "de deuil et de sécurité". Le ministre va également rehausser le niveau plan Vigipirate dans le département des Alpes-Maritimes. Car il a souligné que "nous sommes dans une guerre contre des terroristes qui veulent nous frapper à tout prix".

Des complices?

"Le conducteur a été abattu, nous ignorons à cet instant aussi s'il avait des complices, mais nous faisons en sorte que son identification, qui va être vérifiée, puisse nous mettre sur ces pistes éventuelles", a expliqué François Hollande. Des témoins interrogés par I-Télé ont vu plusieurs terroristes, qui auraient blessé par armes à feu des personnes sur la Promenade des Anglais.

Bernard Cazeneuve a de son côté souligné que l'identification de l'assaillant, qui a foncé sur la foule au volant d'un poids lourd de location, était en cours. Il s'agirait d'un Niçois de 31 ans, d'origine tunisienne, qui n'était pas connu des services de renseignement pour des faits de radicalisation.