Attentat en Isère : Yassin Salhi s'est suicidé en prison

Par latribune.fr  |   |  309  mots
Yassin Salhi, placé à l'isolement, ne présentait pas de risque suicidaire pour l'administration pénitentiaire.
L'homme, qui avait été écroué en juin pour avoir notamment décapité son patron était placé à l'isolement mais n'avait pas été repéré comme présentant un risque suicidaire explique l'administration pénitentiaire de Fleury-Mérogis (Essonne).

Yassin Salhi, écroué pour avoir décapité son patron et tenté d'attaquer un site gazier à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) en juin dernier, s'est pendu mardi soir dans sa cellule à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), a déclaré mercredi le Syndicat national pénitentiaire-Force Ouvrière.

Ce chauffeur-livreur de 35 ans, lié à la mouvance salafiste et fiché en 2006 pour "radicalisation", a toujours nié toute motivation terroriste. Placé à l'isolement à Fleury-Mérogis, où il était écroué depuis fin juin en détention provisoire, Yassin Salhi s'est pendu aux barreaux de sa fenêtre avec un câble électrique, selon le secrétaire général de FO-pénitentiaire de Fleury-Mérogis.

Doute sur les conditions de détention, douleur de l'absence de procès

Le détenu n'était pas considéré par l'administration pénitentiaire comme présentant un risque suicidaire, rapporte France Info. L'homme avait été placé en détention provisoire en juin 2015, après sa mise en examen, notamment pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, et enlèvement et séquestration en vue de préparer un assassinat. La veuve de son patron et victime Hervé Cornara, qui attendait son procès avec impatience, a réagi à la nouvelle sur Europe 1 ce mercredi:

"Je suis en colère que ça se soit passé. C'est la peur que j'avais, mais je ne pensais pas que ça arriverait. Il y a des choses qui ne sont pas normales, quand on est en isolement. Je ne comprends pas. Soi-disant, il n'était pas suicidaire. Il y a bien une erreur quelque part", a-t-elle confié.

Autre regret pour Laurence Cornara, l'absence de face-à-face judiciaire:

"J'attendais avec impatience de me retrouver en face de lui, et de le regarder droit dans les yeux" témoigne-t-elle. "C'est un lâche et ça aura été un lâche jusqu'au bout".

 (Avec Reuters)