Au 15 février, 9 millions de Français risquent de perdre leur pass vaccinal, prévient Véran

Par latribune.fr  |   |  461  mots
"Je leur dis ce matin, allez prendre rendez-vous, il y a des millions de créneaux disponibles, n'attendez pas le dernier moment." (Crédits : Reuters)
Conséquence directe de l'application du pass vaccinal et de ses conditions d'obtention en vigueur depuis lundi, des millions de Français vaccinés pourraient perdre leur sésame. Pour une levée du pass vaccinal, il faut que les chiffres des hospitalisations (dont les réanimations) soient "compatibles avec un fonctionnement normal des hôpitaux", a prévenu le ministre de la Santé.

La France affiche un taux de vaccination de 75,9% (selon les données Our World in data au 25 janvier) mais avec l'instauration du pass vaccinal venant succéder au pass sanitaire, 9 millions de Français pourraient perdre leur précieux sésame le 15 février. Conséquence directe des nouvelles conditions d'obtention du pass, à savoir de pouvoir attester de la dose de rappel d'ici là, comme l'a rappelé mardi le ministre de la Santé Olivier Véran.

Tandis que la loi, validée malgré les recours de l'opposition par le Conseil constitutionnel, instaure potentiellement le pass vaccinal jusqu'au 31 juillet, Olivier Véran a maintenu ce cap "tant qu'une menace pèsera sur les hôpitaux". Ces derniers comptaient encore 3.776 patients en réanimation lundi soir, un chiffre en très légère baisse depuis quelques jours.

"Il reste encore 9 millions de Français qui pourraient perdre le bénéfice du pass vaccinal au 15 février s'ils n'ont pas fait leur dose de rappel", a déclaré le ministre de la Santé sur LCI. A cette date, le délai pour effectuer cette dose de rappel sera réduit à quatre mois (contre sept auparavant) après la dernière injection.

"Je leur dis ce matin, allez prendre rendez-vous, il y a des millions de créneaux disponibles, n'attendez pas le dernier moment", a-t-il dit.

Pour rappel, depuis le début de la campagne de vaccination, 53,8 millions de personnes ont reçu au moins une injection et 52,5 au moins deux.

Retrouver "un fonctionnement normal des hôpitaux"

Malgré ce niveau de vaccination, le gouvernement a opté pour un durcissement de sa politique sanitaire, tandis que certains pays, tels l'Espagne et le Royaume-Uni ont, eux, choisi la détente sur le traitement de la pandémie.

En France, pour une levée du pass vaccinal, il faut que les chiffres des hospitalisations (dont les réanimations) soient "compatibles avec un fonctionnement normal des hôpitaux", sans reprogrammations d'opérations comme c'est actuellement le cas, a précisé Olivier Véran.

Et comme Omicron est moins grave que Delta, "on s'intéresse aujourd'hui davantage à l'impact sanitaire" qu'au nombre de contaminations quotidiennes - quelque 360.000 en moyenne sur les sept derniers jours-, a-t-il relevé.

"Nous sommes en train d'écraser la vague Delta (...) mais la vague Omicron est encore très active. Nous n'avons pas encore passé le pic, même si c'est le cas dans certaines régions, comme l'Ile-de-France. C'est une affaire de quelques jours", a-t-il estimé.

Sur le "sous-variant" d'Omicron, dit BA.2, le ministre s'est montré rassurant: en se basant sur les premiers retours du Danemark, où il serait devenu majoritaire, "il n'est pas plus dangereux qu'Omicron, mais tout aussi contagieux" et "cela ne change rien sur l'impact de la vaccination".

(Avec AFP)