Aubry pointe les "contre-vérités" et "méconnaissances" de Valls

Par latribune.fr  |   |  394  mots
"Nous, nous ressentons la violence et la brutalité de ce que nous disent les gens" (Martine Aubry)
Interrogée sur la tribune publiée dans Le Monde, la maire de Lille Martine Aubry a maintenu sa position mais a refusé qu'on lui octroie un rôle d'opposante.

Martine Aubry a soufflé le chaud et le froid, jeudi 25 février. Interrogée sur RTL, elle est revenue sur la tribune cosignée avec plusieurs membres du Parti socialiste entre autres et publiée mercredi dans le journal Le Monde.

"C'était le moment de s'exprimer. Ce n'est pas agréable de dire ce qu'on a à dire aussi fortement à un moment donné à des amis." Mais "il faut le dire tout haut pour qu'il ne soit pas trop tard", car "nous, nous ressentons la violence et la brutalité de ce que nous disent les gens".

Pour Le Guen, Aubry a commis "une faute politique"

La veille, plusieurs membres du gouvernement ont réagi et dénoncé les positions prises par la maire de Lille. Le secrétaire d'Etat Jean-Marie Le Guen a parlé de "faute politique" et une "posture moralisante" et Michel Sapin a estimé que Martine Aubry combat son propre camp :

"Quand on est dans un camp, c'est la moindre des choses de combattre le camp d'en face et pas le sien."

Pour autant, Martine Aubry refuse qu'on lui octroie un rôle de mouton noir.

"J'ai envie que ce gouvernement réussisse [...] Est-ce que vous pensez vraiment que j'ai passé quatre ans au Parti socialiste pour le redresser, que j'ai fait la campagne de François Hollande comme je l'ai faite pour ne pas souhaiter qu'il réussisse ?"

"Sur le licenciement, c'est une fragilisation comme on n'en a jamais eue"

Elle en a toutefois remis une couche :

"La loi El Khomri n'est pas une loi de gauche. [...] Sur le licenciement, c'est une fragilisation comme on n'en a jamais eue."

Elle fustige notamment le point sur le licenciement économique. Pour rappel, sa définition actuelle sera revue, selon le projet de loi afin de mieux l'encadrer et de laisser moins de marge d'appréciation au juge.

Interrogée à propos de la position de Manuel Valls sur cette question, Martine Aubry a répondu :

"J'ai lu le blog de Manuel Valls. Il y a beaucoup de contre-vérités et de méconnaissances sur cette question sur les licenciements."

Puis, assurant avoir fait des propositions sur la question des licenciements, elle a renchéri:

"On ne me fera pas croire qu'on rend les entreprises plus compétitives en fragilisant les salariés."

Martine Aubry s'est dite "prête au débat" avec Manuel Valls.