Avec le pass sanitaire, les tests PCR ne connaissent pas la crise

Par latribune.fr  |   |  662  mots
L'augmentation du dépistage a été "tirée par les 26-40 ans", qui ont effectué 75% de tests en plus, ajoute la Drees. (Crédits : Reuters)
Tandis que l'obligation du pass sanitaire fait son apparition dans les lieux concernés, en plein pendant la pause estivale, le nombre de tests de dépistage a cru de 50% la semaine dernière. Qui sont les personnes qui vont devoir compter sur cette preuve sanitaire ? Dans le même temps, la dégradation de la situation sanitaire contraint la Haute-Savoie à réimposer le masque.

Si désormais un Français sur deux est totalement vacciné contre le Covid-19, avec l'obligation du pass sanitaire dans les lieux de culture et de loisirs et les transports entrant progressivement en vigueur, la pression monte sur l'autre partie de la population pas encore vaccinée. Résultat, le nombre de tests de dépistage effectués la plupart du temps en pharmacie est en forte progression : +50% la semaine dernière, selon les chiffres publiés jeudi par la direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees).

"Entre le 19 et le 25 juillet 2021, 3.600.000 tests RT-PCR et antigéniques ont été validés", contre 2.390.000 la semaine précédente, une "augmentation forte en lien avec le déploiement progressif du pass sanitaire", précise la Drees.

Cette hausse a été surtout portée par les tests antigéniques rapides, passés de 43,1% du total des tests réalisés lors de la semaine du 12 au 18 juillet à 52,3% la semaine dernière.

Qui sont ces publics non vaccinés ? L'augmentation du dépistage a été "tirée par les 26-40 ans", qui ont effectué 75% de tests en plus, ajoute la Drees.

Pour rappel, à la rentrée, le gouvernement compte réfléchir à la fin du remboursement des tests.

Qui sont ceux qui ne peuvent pas se faire vacciner ou obtenir de pass sanitaire ?

Mais si une partie de la population reste récalcitrante au vaccin, d'autres catégories d'individus, sont, eux contraints de produire des tests car ils ne peuvent pas se faire vacciner.

Les femmes enceintes d'abord : depuis le 21 juillet, le ministère de la Santé préconise une vaccination dès le premier trimestre pour les femmes enceintes, jusque là uniquement recommandée à partir du deuxième. En raison de la ruée sur la vaccination depuis les annonces sur le pass sanitaire, beaucoup n'arrivent pas à dénicher de rendez-vous avant fin août et ne seront donc pas protégées avant fin septembre.

De même, s'ils ont un cas contact dans leur classe, les collégiens auront besoin d'être vaccinés à la rentrée pour échapper à l'enseignement à distance. Or, pour l'heure, la vaccination est prévue pour les adolescents au-delà de 12 ans.

Pareillement, les expatriés vaccinés hors de l'Union européenne ont du mal à faire reconnaître leurs injections même lorsqu'il s'agit de vaccins homologués en Europe.

Enfin, des témoignages évoquent des personnes vaccinées très tôt qui ne parviennent pas à obtenir auprès de l'assurance maladie le précieux QR code. Il n'existe en format papier que depuis le 3 mai et le téléservice de l'assurance maladie pour générer l'attestation certifiée n'est accessible que depuis le 27 mai.

D'autres zones grises sont également possibles pour des personnes ayant contracté le Covid il y a moins de six mois : avant le 3 mai, le certificat de rétablissement n'était pas encore mis en place.

La Haute-Savoie impose un retour du masque dans les villes

Dans le même temps, la situation sanitaire continue d'inquiéter en France. En Martinique, un nouveau confinement a été décidé, instaurant un couvre-feu dès 19 heures pour une durée de trois semaines.

En Haute-Savoie, face à des chiffres de contamination "très préoccupants", le préfet a décidé jeudi d'imposer le retour du port du masque en extérieur dans les villes et les lieux de rassemblement du département.

Dès jeudi et jusqu'au 31 août, précise le communiqué de la préfecture, le port du masque est à nouveau obligatoire dans les communes de plus de 5.000 habitants, dans celles situées au bord des lacs (d'Annecy et Léman) et dans les communes les plus touristiques.

La préfecture met en avant un taux d'incidence de 220 cas pour 100.000 habitants, contre 46 le 19 juillet, soit "une augmentation de plus de 370% en 10 jours" pour justifier "des mesures proportionnées et adaptées à la situation locale".

(avec AFP)