Baisse d'impôts, CICE...l'arsenal de campagne de François Hollande pour 2017

Par latribune.fr  |   |  726  mots
Le président vient de battre un nouveau record d'impopularité. Un sondage TNS Sofres pour "Le Figaro Magazine" mesure sa cote de popularité à 12 %.
Dans un entretien fleuve accordé à nos confrères des Echos jeudi, François Hollande a confirmé qu'il souhaite notamment mettre en place une nouvelle baisse d'impôt en 2017. Moins d'un an avant l'élection présidentielle, le président sortant défend son bilan, et ses choix politiques. Revue de détail.

Un fiscalité plus attractive ?

Le président François Hollande souhaite "adapter" les règles françaises "y compris fiscales pour rendre la place financière de Paris plus attractive", après le vote britannique en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

"Le Royaume-Uni redevenant un pays tiers, le passeport financier européen devra disparaître", rappelle-t-il, en référence à un dispositif qui permet à une banque implantée à Londres d'opérer sur tous les marchés de la zone euro. "Autre point clef : les opérations de compensation en euros ne pourront plus se faire à Londres", souligne-t-il.

"Il est légitime et logique que les banques françaises s'organisent et se préparent en conséquence", ajoute le président. "Et nous devons adapter nos règles y compris fiscales pour rendre la place financière de Paris plus attractive."

Baisse d'impôts en 2017 pour les classes moyennes

Dans cet entretien accordé à nos confrères des Echos, François Hollande a également détaillé la baisse d'impôt qu'il souhaite mettre en place en 2017, ciblant les classes moyennes et dans la limite de 2 milliards d'euros, tout en rappelant qu'il fallait pour la mettre en place 1,7% de croissance l'année prochaine.

"Si, malgré le Brexit, la croissance était de 1,7% en 2017, ce geste fiscal, qui ne pourrait être supérieur à 2 milliards d'euros, viendrait s'ajouter aux allègements accordés depuis 2014 et qui ont d'ores et déjà concerné 12 millions de contribuables", estime le chef de l'Etat dans le quotidien économique, ajoutant avoir pour "préférence" une "mesure ciblée pour les classes moyennes".

Prime à l'embauche prolongée en 2017

En outre, François Hollande annonce que la prime à l'embauche pour les PME de moins de 250 salariés sera prolongée en 2017, de même que "le mécanisme du sur-amortissement des investissements".

"Nous allons franchir dans quelques jours le seuil des 500.000 embauches dans le cadre de ce dispositif. C'est un succès au bénéfice de l'emploi et des entreprises et j'ai donc décidé de le prolonger sur l'ensemble de l'année 2017, comme d'ailleurs le mécanisme du suramortissement des investissements", déclare le chef de l'Etat.

Maintien de la contribution sociale de solidarité contre un "relèvement" du CICE

Le chef de l'Etat a également fait savoir que la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) ne sera finalement pas totalement supprimée en 2017, au profit notamment d'un "relèvement" du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE).

Cette possibilité qui n'avait pas encore été arbitrée pour l'année prochaine prévoit que 5 milliards d'euros du Pacte de responsabilité seront finalement consacrés "au relèvement du CICE - qui sera porté à au moins 7% de la masse salariale (6% aujourd'hui, ndlr) - et à la baisse de l'impôt sur les société pour les PME", explique le chef de l'Etat.

Loi Travail, vers un passage en force ?

Quant à l'avenir de la loi El Khomri, François Hollande campe sur ses positions, assurant que l'utilisation du 49-3 n'est pas à exclure :

"La loi sera votée et promulguée dans les délais prévus. Je souhaite qu'une majorité puisse être trouvée. A défaut, il sera de nouveau recouru à l'article 49-3", a assuré le président.

L'article le plus contesté de la loi Travail, parce qu'il inverse la "hiérarchie des normes" (donnant ainsi la prééminence aux accords d'entreprise sur les accords de branches), ne sera pas modifié.

"L'article 2 sera maintenu dans sa rédaction actuelle. Mais le débat peut conduire à préciser le rôle des branches dans la réforme du Code du travail. (...)

Croissance : Hollande optimiste

Enfin, François Hollande se montre particulièrement optimiste pour l'économie française et mise sur plus de 1,6% de croissance et au moins 200.000 créations d'emplois en France en 2016.

"Il y a bien une reprise en France et un début d'inversion de la courbe du chômage. C'est un fait indiscutable. Notre croissance sera supérieure à 1,6% cette année, ce qui nous permettra de créer au moins 200.000 emplois. Le Brexit aura surtout un impact défavorable pour le Royaume-Uni et c'est par le biais d'une éventuelle récession outre-Manche qu'il peut y avoir un risque pour la zone euro et pour la France", déclare le chef de l'Etat.

(Avec AFP et Reuters)