Balkany : 117 millions d'euros d'"anomalies" dans les comptes de Levallois

Par latribune.fr  |   |  583  mots
Selon une source cité par l'AFP, 16 agents de la commune de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) ont notamment touché jusqu'à 1.000 euros mensuels en plus de leurs salaires.
La gestion du maire "Les Républicains" de la commune des Hauts-de-Seine, entre 2007 et 2013, est directement mise en cause par la Chambre régionale des comptes en Ile-de-France. Dans un rapport de 200 pages, l'organisme dénonce diverses irrégularités, des cadeaux indus faits aux agents aux associations "paramunicipales" travaillant pour la mairie.

La Chambre régionale des comptes d'Ile-de-France (CRC) a mis le nez dans la comptabilité de la ville la plus endettée de France. Le résultat ? Près de 200 pages d'un rapport au vitriol, dont les grandes lignes ont été révélées ce jeudi par France Bleu. Les comptes de Levallois-Perret, commune des Hauts-de-Seine dirigée par Patrick Balkany depuis 2001 (après un premier mandat effectué de 1983 à 1995) y sont passés en revue pour la période comprise entre 2007 et 2013. Selon la CRC, des "anomalies significatives", notamment une dette largement sous-estimée, s'y sont glissées. Et c'est la gestion du maire Les Républicains -déjà visé par plusieurs mises en examen- qui est directement mise en cause.

Des agents très bien traités, dénonce la CRC

La chambre régionale des comptes (CRC) souligne notamment que les comptes de la commune, sur la période de 2007 à 2013, n'étaient "ni sincères, ni réguliers", en raison d'"anomalies significatives", à hauteur de 117 millions d'euros.

La CRC pointe par exemple le "paiement d'heures supplémentaires ou d'astreintes indues" à certains cadres municipaux, l'attribution régulière de divers avantages en nature parfois incompatibles avec d'autres indemnités allouées, "en dépassement des plafonds légaux". Selon une source proche du dossier, seize agents ont notamment touché jusqu'à 1.000 euros mensuels en plus de leurs salaires.

Des associations "para municipales"

Le rapport étrille également un système d'"associations satellites de la collectivité", qualifiées par la commune elle-même de "para municipales", et "pour le compte de laquelle elles agissent comme des prestataires de services, voire comme de simples démembrements", selon la CRC.

"Une analyse détaillée des ressources, de la gouvernance et des missions poursuivies par ces associations met en lumière leur autonomie limitée vis-à-vis de la commune", poursuivent-ils, en notant que pour le Comité de développement économique "s'ajoute la circonstance particulière que l'objet principal de cette association a manifestement visé à rémunérer l'un des collaborateurs de cabinet du maire".

"Parti-pris" et "inexactitudes", dit Levallois

Le document, dont l'AFP a pu consulter la synthèse, doit être rendu public dans les prochains jours et débattu lundi 15 février par le conseil municipal de la commune des Hauts-de-Seine, dans la banlieue ouest de Paris. Dans son mémoire de réponse, consulté par l'AFP  la commune se défend de s'affranchir "des règles de gestion légales".

Pour la commune, "ces différentes structures ont une vie administrative, financière et économique bien réelle", "la proximité avec la commune (étant) inhérente à leurs missions et à leur intérêt pour les Levalloisiens".

Sur Twitter, Sylvain Tronchet, le journaliste de Radio France qui révèle ces informations donne des éléments de la défense prochaine de Patrick Balkany, sur qui pèsent déjà quatre mises en examen, notamment pour fraude fiscale :

La commune, "si elle a pris connaissance des observations et recommandations de la Chambre, qu'elle s'est efforcée de mettre en œuvre -ou engagée à le faire-, n'en conteste pas moins la méthode, le parti-pris et les nombreuses inexactitudes du dit rapport, qui remettent en cause la fiabilité de ce document", est-il écrit dans la réponse de la Ville.

(Avec AFP)