Bayrou accuse Macron d'être le "potentiel candidat" des milieux financiers

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  460  mots
Pour François Bayrou, Les "grands intérêts financier" veulent réussir avec Macron ce qu'ils ont raté avec Strauss-Kahn
Le président du MoDem s'est lâché en estimant que derrière la candidature potentielle d'Emmanuel Macron à la présidentielle se cachent de très "grands intérêts financiers".

La charge est très forte ! François Bayrou, le président du MoDem, parle peu mais quand il le fait, il peut avoir la dent très dur... Emmanuel Macron, ancien ministre de l'Economie, vient d'en faire les frais.

Interrogé sur BFM-TV sur la démission du gouvernement d'Emmanuel Macron et de sa potentielle candidature à l'élection présidentielle du printemps 2017, François Bayrou a déclaré que "ça ne marchera pas parce que les Français vont voir ce que cette démarche signifie, ce qu'il y a derrière tout ça".

Mais, l'ancien triple candidat à l'élection présidentielle a été beaucoup plus loin, présentant Emmanuel Macron comme le candidat du monde financier :

"Derrière cet hologramme, il y a une tentative qui a déjà été faite plusieurs fois de très grands intérêts financiers et autres qui ne se contentent plus d'avoir le pouvoir économique, ils veulent avoir le pouvoir politique (...). Pourquoi ces heures et ces heures de télévision en direct, pourquoi ces couvertures de magazine (...) ? On a déjà essayé en 2007 avec Nicolas Sarkozy, ça n'a pas très bien marché. On a essayé en 2012 avec Dominique Strauss-Kahn. Et ce sont les même forces qui veulent réussir avec Macron ce qu'ils ont raté avec Strauss-Kahn".

L'ami du « business »

Le soir de sa démission, le 30 août, Emmanuel Macron avait pu s'exprimer durant 25 minutes lors du « JT » de 20 heures sur TF1. Ceci-dit, François Bayrou enfonce un peu une porte ouverte car les liens entre Emmanuel Macron et le monde des affaires et de la finance sont un secret de Polichinelle.

Enarque, inspecteur des Finances, puis gérant de la banque Rothschild, où il a permis le rachat de par Nestlé d'une filiale de Pfizer, Emmanuel Macron connaît très bien les milieux du « business ». Il est également très proche des hommes d'affaires Henri Harmand - qui fût même son témoin de mariage -, Jean Peyrelevade, ex-président du Crédit Lyonnais, Claude Bébéar, fondateur du groupe d'assurance Axa et de l'Institut Montaigne, think tank libéral dirigé par Laurent Bigorgne lui aussi l'un de ses amis.

On pourrait multiplier les exemples, mais il est évident qu'Emmanuel Macron, de par sa formation, sa carrière et ses fonctions de conseiller économique à l'Elysée et ministre de l'Economie a depuis longtemps des liens privilégiés avec le « monde des affaires » où il évolue comme un poisson dans l'eau. On connaît son tropisme « pro-business », lui qui avait lancé « il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires ».

Sans parler du fait qu'il était en 2007 le rapporteur de la commission Attali sur la libération de la croissance.