Brexit, Macron, 2017,....Hollande attendu sur tous les fronts lors de son interview du 14 juillet

Par latribune.fr  |   |  984  mots
Après avoir présidé le défilé militaire sur les Champs-Elysées, le chef de l'Etat répondra pendant quarante-cinq minutes, sur France 2 et TF1, aux questions des journalistes David Pujadas et Gilles Bouleau, lors de la traditionnelle interview du 14 juillet, la dernière de son quinquennat.

Brexit, Macron, 2017, loi el Khomri, sécurité et menaces terroristes, impôts..., François Hollande est attendu sur tous les fronts jeudi lors de la traditionnelle interview du 14 juillet, la dernière de son quinquennat.

Après avoir présidé le défilé militaire sur les Champs-Elysées, le chef de l'Etat répondra pendant quarante-cinq minutes, sur France 2 et TF1, aux questions des journalistes David Pujadas et Gilles Bouleau, depuis la Salle des portraits de l'Elysée.

Brexit

Attendu sur 2017, les accusations, à gauche, de "trahison" et les ambitions de son ministre de l'économie, Emmanuel Macron, François Hollande n'en sera pas moins confronté à des enjeux internationaux brûlants. Notamment la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. L'installation anticipée de Theresa May au 10, Downing street peut laisser entrevoir une accélération du calendrier de sortie du Royaume-Uni, et rend donc plus urgentes encore les propositions d'évolution de l'Union.

François Hollande effectuera à ce sujet une mini-tournée européenne la semaine prochaine, du Portugal à l'Irlande en passant par l'Autriche, la République tchèque et la Slovaquie. Un "sommet" ou une "rencontre" en Italie a déjà été annoncé pour la "fin août" par l'Elysée entre le président français, la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil italien Matteo Renzi.

La lutte contre la "violence sous toutes ses formes" devrait également figurer parmi les thèmes de l'intervention présidentielle, malgré le succès à cet égard de l'Euro de football, seulement perturbé en début de compétition par les hooligans russes à Marseille.

La sécurité et la menace terroriste seront toutefois des sujets incontournables. Mercredi, François Hollande a annoncé que la France allait envoyer plus de soldats pour conseiller les forces irakiennes en lutte contre l'Etat islamique (EI), ainsi que le redéploiement à l'automne du porte-avion Charles de Gaulle au Moyen-Orient.

La loi El Khomri

En France, sur le plan social, des violences ont émaillé les manifestations contre le projet de loi sur le travail, qui revient le 20 juillet à l'Assemblée. Les opposants annoncent des actions pour la rentrée pour obtenir l'abrogation du texte. La semaine dernière, au terme d'une intersyndicale, la CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, FIDL ont donné"rendez vous à l'ensemble des salariés, privés d'emploi, étudiants, lycéens, retraités pour une journée d'actions et d'initiatives le 15 septembre pour obtenir l'abrogation de la loi travail et conquérir de nouvelles garanties et protections collectives".

Mais, après deux 49-3, le chef de l'Etat n'entend pas céder. Et devrait tenter de développer son antienne, "ça va mieux", en s'appuyant sur la légère embellie économique et sur l'inversion tant attendue de la courbe du chômage.

"Il y a bien une reprise en France et un début d'inversion de la courbe du chômage. C'est un fait indiscutable. Notre croissance sera supérieure à 1,6% cette année, ce qui nous permettra de créer au moins 200.000 emplois", a-t-il déclaré récemment aux Echos.

Pour 2017, le gouvernement table sur 1,7% de hausse du PIB , et François Hollande précisera peut être les contours de la nouvelle baisse d'impôt qu'il avait appelée de ses voeux début mai. Elle ne pourra "être supérieure à 2 milliards d'euros" et de préférence "ciblée sur les classes moyennes", a-t-il dit.

D'après un sondage Elabe pour les Echos, Radio Classique et l'Institut Montaigne, publié la semaine dernière, trois Français sur quatre pensent que leurs impôts ont augmenté au cours de l'année. Le sondage révèle aussi que 84% des personnes interrogées pensent que la politique fiscale menée depuis l'élection de François Hollande en 2012 n'est pas "conforme aux engagements de campagne" du Président. Ils sont aussi 83% à trouver que la politique fiscale du gouvernement n'est pas "efficace pour relancer la compétitivité des entreprises" ni pour "réduire les déficits publics".

Le budget 2017 prévoit une hausse de 6,8 milliards d'euros des dépenses de l'Etat, financées "en partie" seulement par des efforts compensatoires.

Macron a promis la "victoire" en 2017

Le président devra également s'exprimer sur l'état de sa majorité. Sur sa gauche, avec les "frondeurs", Manuel Valls a dû essuyer deux tentatives de dépôt de motion de censure sur la loi travail.

Chez les "réformistes", le Premier ministre adresse désormais des remontrances publiques quotidiennes à son ministre Emmanuel Macron. Lequel, sans se déclarer ouvertement candidat, a promis à ses soutiens la "victoire" en 2017 lors d'une démonstration de force mardi à la Mutualité. Le chef de l'Etat peut difficilement ignorer l'inventaire critique de son quinquennat amorcé par son jeune ministre de 38 ans à dix mois de la présidentielle.

"Il est temps que ça s'arrête", avait lâché mardi le Premier ministre Manuel Valls, quelques heures avant le meeting du trublion de son gouvernement.

Evoquant ses deux années au gouvernement, Emmanuel Macron a regretté de ne pas avoir pu conduire toutes les réformes qu'il aurait souhaitées. "J'ai constaté à quel point le système ne voulait pas changer. Je n'ai pas réussi à faire certaines choses", a-t-il dit.

Un second mandat sollicité?

Selon le calendrier qu'il a lui-même annoncé, François Hollande dira "avant la fin de l'année" s'il sollicite un second mandat à l'Elysée. Hypothèse déjà ouvertement écartée, pour cause de retard irrémédiable dans les enquêtes d'opinion, par quelques parlementaires de la majorité, notamment chez les partisans d'Emmanuel Macron.

Candidat, François Hollande se plierait alors à la primaire, initiée par le PS, de la "Belle alliance populaire". Un exercice inédit pour un président sortant prévu en janvier, après la primaire non moins inédite de la droite (20-27 novembre) opposant, entre autres prétendants à l'Elysée, Nicolas Sarkozy à Alain Juppé.