Brexit : "Welcome in Paris", dit Valls aux entreprises internationales

Par latribune.fr  |   |  524  mots
"Nous travaillons à des dispositifs qui pourraient permettre de renforcer notre attractivité. Je pense notamment à la fiscalité ou au statut des expatriés", indique le Premier ministre, dans un entretien au Parisien.
Dans un entretien publié jeudi dernier dans Les Échos, François Hollande annonçait déjà sa volonté d'adapter les règles pour rendre la place de Paris "plus attractive".

Le Premier ministre Manuel Valls appelle les grandes entreprises internationales à investir en France après la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne, annonçant des dispositifs pour renforcer l'attractivité du pays. "Aux grandes entreprises internationales je dis donc : Welcome in Paris! Venez investir en France! '", déclare-t-il dans une interview publiée samedi dans Le Parisien.

"Nous savons que des groupes installés à la City envisagent de la quitter pour Dublin, Amsterdam, Francfort et Paris", a-t-il ajouté. "Nous travaillons à des dispositifs qui pourraient permettre de renforcer notre attractivité. Je pense notamment à la fiscalité ou au statut des expatriés."

Dans un entretien publié jeudi dernier dans Les Échos, une semaine après la victoire des partisans du "Brexit" au Royaume-Uni, François Hollande annonçait déjà sa volonté d'adapter les règles pour rendre la place de Paris "plus attractive". Pour le président français, le Royaume-Uni perdra le "passeport" européen de ses établissements financiers s'il refuse les règles de libre circulation et les opérations de compensation en euros ne pourront plus se faire à Londres après le Brexit, et pourront donc aller à Paris.

Stéphane Boujnah, directeur général d'Euronext, a dit samedi que les opérateurs travailleraient sur la base selon laquelle Londres perdra le passeport européen, qui permet à la City d'avoir accès au marché unique sans devoir négocier des accords avec chacun des 27 autres pays. "Je pense qu'il y aura plusieurs gagnants à travers l'Europe, des grandes places comme Amsterdam, comme Paris", a-t-il expliqué lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. "Je ne suis pas en train de dire qu'il faut détruire ce qui existe à Londres, je suis en train de dire que les nations aussi se suicident et que si les gens à Londres ont décidé d'être moins efficaces, moins performants, moins arrimés au projet européen, nous n'allons pas attendre qu'ils aient fini leurs soins palliatifs à la City à Londres", a-t-il ajouté.

"Paris va gagner"

"Il faut que nous nous organisions pour offrir précisément des services adaptés dans la zone euro", a-t-il conclu en estimant que "les plateformes européennes existent et [qu'une]une plateforme comme Euronext a démontré sa rentabilité". Pour Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), "Paris va gagner", à cause des jeunes bien formés qui sont "un des principaux atouts de la place de Paris" et de la taille des banques françaises. "La question centrale, c'est celle du passeport européen : ceux qui ont un seul pied à Londres aujourd'hui pour rayonner sur l'ensemble de l'Union européenne vont avoir besoin d'avoir un deuxième pied quelque part, alors tant qu'à faire essayons de faire en sorte que ce deuxième pied soit à Paris", a-t-elle dit. "Il faut agir. Ça a commencé. Les collectivités territoriales sont mobilisées. L'Etat aussi et j'espère qu'il va l'être un tout petit plus. Il y a une activité fondamentale qui va devenir plus multipolaire, essayons de pas être trop bête, et de faire en sorte que ce soit chez nous." (Reuters).