Budget : les Sages valident le prélèvement à la source, pas la "taxe Google"

Par latribune.fr  |   |  349  mots
Concernant la "taxe Google", les garants de la Constitution arguent que "le pouvoir de choisir les contribuables qui doivent ou non entrer dans le champ d'application de l'impôt sur les sociétés"
Saisi par plus de 60 sénateurs et plus de 60 députés, le Conseil s'est prononcé sur 16 articles du projet de loi de finances pour 2017. Parmi les décisions notables, la censure de la "taxe Google", qui visait à lutter contre les pratiques d'optimisation fiscale des multinationales, et la validation du prélèvement à la source, pour l'instant...

Le Conseil constitutionnel a dressé jeudi un constat relativement sévère de la loi de finances 2017, adoptée le 20 décembre. Les Sages, qui se prononçaient sur des recours de l'opposition contre ce texte et contre la loi de finances rectificative pour 2016, ont notamment censuré une mesure surnommée "taxe Google" qui visait à contrer les pratiques d'optimisation fiscale des multinationales pour s'assurer que leurs activités en France soient imposables. Les garants de la Constitution arguent que "le pouvoir de choisir les contribuables qui doivent ou non entrer dans le champ d'application de l'impôt sur les sociétés".

Concernant la mesure emblématique de ce texte, l'instauration du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu à partir de 2018, les "Sages" n'ont validé que quatre points principaux, qui avaient été soulevés dans le recours. Cette approbation partielle de l'article instaurant ce dispositif - long de 44 pages et comptant 385 alinéas - signifie que les autres aspects, sur lesquels le Conseil n'avait pas été saisi, pourront ultérieurement faire l'objet d'une question prioritaire de constitutionnalité à l'avenir (QPC).

L'élargissement de la TTF validé

L'institution a en revanche écarté les griefs soulevés par les parlementaires de l'opposition au sujet de l'élargissement de la taxe sur les transactions financières aux transactions intrajournalières. Cette initiative des députés avait suscité de nombreuses critiques des milieux d'affaires mais elle n'est prévue que pour 2018 et devra donc passer l'obstacle d'une nouvelle majorité éventuelle après la présidentielle et les législatives du printemps avant d'entrer en vigueur.

Plus globalement, à l'instar de l'avis rendu par le Haut conseil des finances publiques (HCFP) en septembre, le Conseil constitutionnel juge que les hypothèses retenues pour 2016 et 2017 "peuvent être regardées comme optimistes", même si le gouvernement a entre-temps revu sa copie pour tenir compte de l'abaissement de sa prévision de croissance 2016, à 1,4%. Il estime cependant que les accusations d'"insincérité" lancées par l'opposition sur le dernier budget du quinquennat de François Hollande ne sont pas fondées.

(Avec agences)