Ce qu'il faut retenir de l'interview de François Hollande sur Europe 1

Par latribune.fr  |   |  635  mots
Le chef de l'Etat s'exprimait à l'aube d'une nouvelle semaine de grèves et de manifestations, notamment contre le projet de loi travail, adopté au forceps en première lecture à l'Assemblée nationale au prix du recours à l'arme constitutionnelle du 49-3.
Invité de la Matinale d'Europe 1 ce mardi, le président de la République a défendu son bilan, et sa formule, selon laquelle la France "va mieux" depuis quatre ans. Baisse d'impôts, loi Travail, ISF : revue de détail à moins d'un an de la présidentielle de 2017.

Baisse d'impôts : oui, mais...

François Hollande a réaffirmé mardi son objectif d'une nouvelle baisse d'impôts pour les ménages, soulignant que les conditions en seraient décidées "à l'été".

Interrogé sur le fait de savoir si la baisse des impôts pour les ménages allait se poursuivre, le président de la République a répondu au micro d'Europe 1: "La réponse est oui, à condition bien sûr que nous ayons des marges de manœuvre, et pour en déterminer le montant, les modalités, ce sera à l'été."

Toutefois, le chef de l'Etat n'a pas précisé quels contribuables seraient plus spécifiquement concernés par d'éventuelles baisses d'impôts supplémentaires, se contentant d'indiquer : "Pour l'année 2017, il faudra que nous puissions regarder ce qui est le plus efficace, le plus utile et le plus juste."

Pas d'allègement supplémentaire de l'ISF...

Par ailleurs, François Hollande a estimé qu'il n'y avait "pas de raison" de procéder à un allègement supplémentaire de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), qui a déjà connu "un certain nombre d'améliorations".

"Pour les contribuables à l'ISF, ils peuvent déduire une partie de cet impôt en investissant dans les petites et moyennes entreprises. Je pense que ce mécanisme suffit [...] il n'y a pas de raison d'en rajouter dès lors que nous avons déjà eu sur l'ISF un certain nombre d'améliorations", a déclaré le chef de l'Etat.

...Ni de baisse d'impôts pour les entreprises

Concernant une éventuelle baisse d'impôts pour les sociétés, le président de la République a  répondu : "C'est toujours possible, mais ce sera au détriment d'autres prélèvements d'entreprises."

Salaires des grands patrons et "exigence morale", selon Hollande

Interrogé sur la polémique causée par les salaires de Carlos Ghosn (Renault) et de Carlos Tavares (PSA), François Hollande a menacé mardi les organisations patronales, au nom de "l'exigence morale", d'une modification de la loi si "rien ne se fait" :

"C'est maintenant aux autorités du patronat, des employeurs, d'avoir cette exigence morale. A la loi d'intervenir pour des règles plus simples, plus claires, si rien ne se fait du côté patronal", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1.

Loi Travail : "Je ne céderai pas"

Alors que le mouvement de contestation contre la loi Travail se poursuit -- opérations escargot et blocages de sites notamment pétroliers dans l'ouest de la France ce mardi --, le chef de l'Etat a réaffirmé son intention de faire passer ce texte.

Cette loi, "elle va passer, parce qu'elle a été discutée, a été concertée, a été corrigée, a été amendée", a-t-il affirmé. "Je ne céderai pas parce qu'il y a eu trop de gouvernements qui ont cédé (...) pour que moi-même, dans des circonstances qui ne sont pas faciles, je puisse céder dès lors qu'un compromis a été trouvé, un équilibre a été obtenu, que les syndicats réformistes sont derrière ce texte et qu'il y a une majorité de socialistes qui sont en faveur" du texte, a-t-il ajouté.

Pas de problème avec Macron

Si François Hollande a de nouveau assuré, ce mardi, qu'il n'avait aucun problème avec Emmanuel Macron, ses paroles ressemblent à un recadrage de son ambitieux ministre :

"Je lui ai fait confiance : il était mon conseiller et je l'ai nommé ministre. Ce que je lui demande, c'est de mettre en œuvre cette politique. S'il veut développer ses idées, il en a le droit, mais dans le cadre de ce qui doit être fait : la solidarité gouvernementale. S'il n'avait pas ma confiance, il ne serait pas au gouvernement."

(Avec AFP)