Complémentaire santé : la couverture des étudiants "dégringole"

Par latribune.fr  |   |  436  mots
Depuis le 1er septembre, les nouveaux inscrits à l'université sont rattachés au régime général de la Sécurité sociale, conformément à la loi sur l'orientation et la réussite des étudiants (ORE). (Crédits : Reuters)
En un an, la proportion des étudiants ayant souscrit à une mutuelle complémentaire santé a chuté de 16% (passant de 85% d'adhérents à 69%), relève ce mardi 8 janvier le baromètre annuel du cabinet Epsy pour la Fédération nationale indépendante des mutuelles. Si la chute est particulièrement marquée chez les jeunes, elle l'est aussi chez les ménages ayant des revenus modestes.

La proportion de jeunes Français de 18 à 24 ans couverts par une complémentaire santé a nettement diminué en 2018, en particulier chez les étudiants, selon le baromètre annuel du cabinet Epsy pour la Fédération nationale indépendante des mutuelles, publié ce mardi 8 janvier. Seuls 66% des 18-24 ans déclarent être couverts par une assurance santé complémentaire, contre 75% en 2017 et 79% en 2016.

Parmi les étudiants, cette proportion a chuté en un an de 85% à 69%. Depuis le 1er septembre, les nouveaux inscrits à l'université sont automatiquement rattachés à la Sécurité sociale, alors qu'ils devaient auparavant s'affilier à une mutuelle étudiante pour bénéficier de la couverture de base de l'Assurance maladie.

« À partir du moment où on ne propose plus la mutuelle dans les files d'inscription des facultés, ça y est sûrement pour quelque chose », a reconnu Philippe Mixe, président de la Fnim, lors d'une conférence de presse.

Mais pour la fédération, cette évolution est « certainement l'expression à la fois des difficultés économiques rencontrées et de la défiance envers la protection sociale collective ».

Une tendance qui s'aggrave aussi chez les ménages modestes

La Fnim juge "tout aussi inquiétante" la baisse observée "dans les ménages aux revenus modestes" (moins de 20.000 euros par an), dont le "taux d'équipement" est passé de 84% à 80%. Philippe Mixe n'a cependant pas imité les trois grandes fédérations de l'assurance santé (FNMF, FFA, CTIP), qui ont promis fin décembre "un effort de solidarité exceptionnel" envers les personnes aux revenus les plus modestes, à la demande d'Emmanuel Macron.

« S'engager au nom de toute une profession relève de l'incantation », a-t-il déclaré, dénonçant « les contraintes qui nous assomment », notamment l'obligation de disposer de réserves financières « démesurées » au même titre que les assureurs, ou encore la fusion programmée de la CMU (couverture maladie universelle) et de l'ACS (aide à l'achat d'une complémentaire santé), qu'il a qualifiée de « braquage d'État organisé ».

Malgré ces réformes, 10% des personnes interrogées par le cabinet Epsy disent ne pas être couvertes par une complémentaire santé, signe d'une "tendance qui s'aggrave" selon la Fnim. Depuis 2013, cette catégorie oscillait entre 6% et 8%.

Le résultat de l'enquête réalisée fin 2018 « nous éloigne des niveaux généralement admis, notamment par les pouvoirs publics », de l'ordre de 4% à 6%, souligne la fédération.

___

Méthodologie : l'enquête du cabinet Epsy a été réalisée en ligne du 23 au 29 novembre 2018, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française, selon la méthode des quotas.