Coronavirus : un week-end de Pâques sous cloche, des réponses attendues lundi

Par latribune.fr  |   |  682  mots
(Crédits : JDussueil)
Partout en France, les mesures de confinement se sont renforcées pour endiguer la propagation et éviter les rassemblements. Le chef de l'État interviendra lundi soir pour tenter de donner une ligne claire sur la stratégie du gouvernement face à la pandémie.

C'est inédit, la France va vivre un week-end de Pâques aux multiples interdictions, dont celle de se rassembler, en pleine épidémie du coronavirus. Dès vendredi, le confinement s'est durci dans certaines régions de France, avant ce rendez-vous pascal au terme duquel Emmanuel Macron détaillera les suites de ce dispositif amené à se poursuivre.

Vendredi saint, début de vacances pour certains, des préfets ont durci le confinement, alors que le bilan dépasse désormais les 12.000 morts dans le pays, même si le nombre d'admissions en réanimations freine fortement dans l'Hexagone.

Couvre-feu, restrictions, transferts de malades dans les régions

Pour ces trois jours, les déplacements des Français sont encore particulièrement encadrés. A Paris, en Alsace ou encore à Saint-Etienne, la pratique sportive individuelle est plus strictement encadrée.

A Nice, neuf quartiers parmi les plus pauvres sont soumis à un couvre-feu dès 20h au lieu de 23h, la mairie faisant valoir un "non-respect des règles".

De même, pas question de s'offrir une escapade sur la Côte bleue ou dans les Alpilles: dans les Bouches-du-Rhône, où les vacances débutent, les contrôles du confinement seront renforcés sur le littoral, sur l'autoroute et dans les massifs.

En Corse, "un seul adulte par famille" pourra faire ses courses pendant une heure par magasin, en plus de contrôles renforcés sur les plages et lieux de promenade.

Les sorties à plusieurs sont interdites en Ardèche.

Dans le même temps, sur le front sanitaire, près de 50 malades du coronavirus étaient transférés vendredi vers la Nouvelle-Aquitaine pour soulager les hôpitaux franciliens.

Les réponses attendues lundi soir

Entamé le 17 mars, déjà prolongé une fois, le confinement continuera après mardi prochain, a prévenu l'Elysée. Jusqu'à quand ? Le chef de l'État pourrait aborder la question dans son allocution lundi soir, sa quatrième depuis le 12 mars.

"Le confinement marche", a salué vendredi Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du conseil scientifique Covid-19, sur RMC.

"Il faut surtout, dans le mois qui vient, continuer cet effort avec la même intensité, parce qu'il ne faudra pas que ça redémarre". L'avis initial du Conseil scientifique, qui conseille Emmanuel Macron, était d'un confinement d'"au moins six semaines".

Quid du port de masques ? De l'hydroxychloroquine, des tests de dépistage ?

Outre la question du confinement, le Président de la République est attendu lundi soir sur la nécessité ou non du port généralisé du masque. Pour la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, la question se pose uniquement "dans le cadre de la stratégie de déconfinement".

Il faudra aussi au locataire de l'Elysée éclaircir la question des tests de dépistage utilisés par certains pays, dont la Chine, dans leur stratégie de déconfinement.

Enfin, autre sujet sur lequel il est attendu, Emmanuel Macron a rendu visite jeudi au controversé professeur marseillais Didier Raoult, héraut d'un traitement à base d'hydroxychloroquine contre le Covid-19. Le spécialiste des maladies infectieuses lui a présenté la dernière étude de ses services qui confirme, selon lui, l'efficacité de ce médicament utilisé contre le paludisme, et qui se montrerait efficace dès l'apparition des premiers symptômes du coronavirus.

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Un peu plus de 1.000 patients ont reçu ce traitement pendant "au moins trois jours". Dix jours après, plus de neuf sur dix avaient une charge virale nulle, selon l'institut de recherches à Marseille. Mais des épidémiologistes critiquent l'absence d'un groupe témoin recevant un placebo et un biais, des participants à l'étude ayant des formes moins graves de la maladie.

A ce jour, le bilan humain en France est d'au moins 12.210 morts depuis début mars, dont 8.044 à l'hôpital, soit 412 de plus de 24 heures, et le reste notamment dans les maisons de retraite médicalisées (Ehpad).

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(Avec AFP)