Covid-19 : après les Antilles, la situation en PACA, Occitanie et Corse inquiète le gouvernement

Par latribune.fr  |   |  671  mots
"Jamais dans notre histoire une crise d'une telle ampleur n'a été combattue de manière aussi démocratique", s'est défendu le chef de l'État face aux accusations de "dictature sanitaire" portées par certains opposants à la vaccination et au pass sanitaire. (Crédits : ERIC GAILLARD)
La crise sanitaire va durer "encore plusieurs mois", a prévenu Emmanuel Macron à l'issue du Conseil de défense ce mercredi. L'exécutif compte sur la poursuite de la vaccination pour lutter contre le Covid-19. A ce jour, "37,8 millions de Français" ont reçu les deux doses. Le chef de l'Etat a justifié l'obligation du pass sanitaire pour les restaurants et les bars, en rappelant qu'ils avaient bénéficié d'aides publiques pour les soutenir durant les confinements.

"La crise sanitaire n'est pas derrière nous, très clairement, nous allons vivre pendant encore plusieurs mois avec le virus", a averti mercredi Emmanuel Macron, tandis que les taux d'incidence du Covid-19 et la pression hospitalières s'aggravent dans les Antilles. C'est depuis le Fort de Brégançon, en visioconférence, que le chef de l'Etat a tenu un Conseil de défense sanitaire mercredi pour faire un point sur l'épidémie.

Face à la recrudescence du variant Delta, le président a souligné "l'état des lieux préoccupant" en régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse et Occitanie, où le taux d'incidence dépasse les 500 cas pour 100.000 et fait craindre une montée de la pression hospitalière, a-t-il ajouté.

Dans ces trois régions, le taux des personnes entièrement vaccinées dépassent les 50% par département, selon les derniers chiffres de Santé Publique France, à l'exception de la Haute-Corse (49,7%) et des Alpes-de-Haute-Provence (49,1%). Certains départements très fréquentés pendant la période estivale ont même un taux plus élevé, notamment en Ariège (63%), dans les Hautes-Pyrénées (65,2%), dans les Pyrénées-Orientales (61,1%), ou encore dans les Alpes-Maritimes (60,5%).

Au niveau national, Emmanuel Macron l'a aussi rappelé : "nous avons dépassé en début de semaine les 9.000 hospitalisations pour Covid", en soulignant que "la barre des 1.600 patients en réanimation a également été franchie".

La faible vaccination dans les Antilles

En revanche, la situation est nettement plus inquiétante aux Antilles, où l'on compte, selon Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, plus de 1.700 nouveaux cas pour 100.000 habitants en Guadeloupe et 1.200 en Martinique où à peine 22% de la population a reçu une première dose. De même, en Guadeloupe, moins de 20% de la population a reçu les deux injections. Entre le 2 et le 8 août, 14 personnes y sont décédées.

"Nous allons devoir durcir le confinement" à partir de vendredi en Guadeloupe, sur le modèle de celui mis en place depuis mardi en Martinique, a insisté Sébastien Lecornu à son arrivée sur l'île mercredi. Les modalités devraient être précisées par le préfet en fin de journée.

En Martinique, soumise à un confinement partiel depuis le 30 juillet, les commerces (sauf les commerces alimentaires et les pharmacies) sont désormais fermés, de même que les locations saisonnières et les hôtels (sauf pour l'accueil de professionnels et résidents), les lieux de culture et de loisir dont les plages. Les déplacements sont restreints à un kilomètre maximum autour du domicile, contre 10 km jusque-là.

La vaccination pour "tous les Français qui peuvent être vaccinés"

"L'objectif que je vais vous fixer est très simple: c'est la vaccination de tous les Français qui peuvent être vaccinés", a répété le chef de l'Etat, fixant comme objectif minimum "50 millions de vaccinés à la fin du mois d'août". "Nous sommes en bonne voie", puisque "37,8 millions de Français" sont déjà complètement vaccinés, a-t-il précisé.

Face à l'opposition sur le pass sanitaire : le donnant-donnant

"Jamais dans notre histoire une crise d'une telle ampleur n'a été combattue de manière aussi démocratique", s'est défendu le chef de l'État face aux accusations de "dictature sanitaire" portées par certains opposants à la vaccination et au pass sanitaire.

Il a aussi jugé "légitime" de demander aux restaurateurs et responsables de lieux culturels et touristiques de prendre leur "part de responsabilité" dans les contrôles des pass sanitaires à l'entrée de leurs établissements, car ils "savent que le gouvernement, l'Etat, ont été là lorsque les temps difficiles étaient présents".

"Nos institutions fonctionnent", a-t-il assuré. "Nous devons poursuivre sur cette voie, celle de la confiance sans cesse renouvelée dans nos institutions comme celle de la mobilisation des savoirs scientifiques qui seuls doivent prévaloir", a affirmé le président.

(Avec agences)

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