Covid-19 : Edouard Philippe n'exclut pas des nationalisations si nécessaire

Par latribune.fr (Avec AFP)  |   |  396  mots
(Crédits : Charles Platiau)
Le Premier ministre a martelé ce mardi soir le dispositif choisi par le gouvernement pour faire face à l'épidémie du coronavirus. En matière de soutien aux entreprises, il a tenu à se montrer offensif, en évoquant des mesures radicales.

Au lendemain de l'intervention d'Emmanuel Macron annonçant le nouveau dispositif de confinement en France depuis mardi 17 mars, ce fût au tour d'Edouard Philippe de prendre la parole. Interrogé en visioconférence au journal télévisé de 20 heures de France 2. Il a d'abord tenu à rappeler les règles du confinement imposées à l'ensemble des Français. « Nous demandons aux Français de rester chez eux (...) Les consignes sont claires. Nous cherchons à ralentir la circulation du virus », a-t-il martelé.

Le gouvernement entend faire appliquer strictement les règles de confinement. « Dès demain, nous allons proposer un projet de loi pour passer de 38 euros à 135 euros d'amende forfaitaire », a confirmé Edouard Philippe.

Le Premier ministre a aussi redonné l'orientation prise de ce confinement « avec dérogations » : « ce régime de confinement n'interdit pas le travail».

Le soutien de l'Etat actionnaire

En outre, le Premier ministre a tenté de rassurer les entreprises. « Nous sommes là », a-t-il assuré.

Interrogé sur une possible nationalisation d'Air France, groupe dans lequel l'Etat est présent au capital de l'entreprise, Edouard Philippe a répondu que « l'Etat (était prêt à) prendre ses responsabilités en tant qu'actionnaire ».

« S'il fallait aller jusqu'à là (la nationalisation), nous le ferions », a-t-il ajouté.

"Nous serons là, le président de la République l'a dit" pour "que notre compagnie nationale puisse franchir cette crise". Plus tôt dans la journée, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait affirmé que "tous les moyens" seraient utilisés "pour protéger les grandes entreprises françaises", y compris des opérations de "nationalisation si nécessaire".

Concernant l'interdiction de licencier pour les entreprises, Edouard Philippe a répondu : «Je ne crois pas que nous en arrivions là.»

"L"interdiction administrative des licenciements, comme elle a pu exister, n'est jamais, je crois, une solution totalement satisfaisante", a déclaré Edouard Philippe sur la chaîne publique. "Ce que nous voulons faire, c'est qu'il ne soit pas utile de licencier, d'essayer de faire en sorte que l'entreprise puisse continuer son existence".

Le locataire de Matignon a aussi promis une meilleure indemnisation de l'activité partielle, « pour les entreprises et pour les indépendants ». Le gouvernement va mettre en place « un fonds de solidarité pour bénéficier d'une rémunération pour passer cette étape », a-t-il promis.

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