Covid-19 : le pic de la cinquième vague attendu "fin décembre ou en janvier", selon l'AP-HP

Par latribune.fr  |   |  660  mots
En moyenne calculée sur sept jours, le nombre de cas quotidiens a presque doublé en une semaine, selon Covidtracker. (Crédits : Benoit Tessier)
La cinquième vague menace-t-elle les fêtes de fin d'année ? Alors que les indicateurs repartent à la hausse depuis plusieurs semaines, le nombre de patients en soins critiques est "relativement stable depuis 15 jours", déclare le patron de l'AP-HP, Martin Hirsch. Toutefois, le pic pourrait avoir lieu "fin décembre ou en janvier", estime-t-il. Dans le même temps, le gouvernement, qui veut éviter un reconfinement, se penche sur la question d'élargir encore le rappel de vaccin.

Alors que la cinquième vague de Covid-19 frappe la France, le nombre de patients Covid hospitalisés en soins critiques est "relativement stable depuis 15 jours", a indiqué lundi le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch. Toutefois, les conséquences sur l'hôpital de cette nouvelle vague de contaminations, "si elle doit se produire", ne sont pas attendues avant "fin décembre ou en janvier", a-t-il précisé.

"L'hôpital est en situation difficile. Aujourd'hui, ça n'est pas les patients Covid", a-t-il détaillé en citant la grippe ou les maladies infantiles de saison comme la bronchiolite. "Les prévisions sont extrêmement difficiles à faire aujourd'hui".

Un quart de patients Covid dans les lits de réanimation

"En Ile-de-France, il y a un peu moins de 300 patients en soins critiques, dont un tiers à l'AP-HP, et il y a un peu moins de 600 malades hospitalisés hors soins critiques. Le taux de patients Covid dans les lits de réanimation est à peu prêt d'un quart", a-t-il ajouté.

De son côté, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué dimanche que la cinquième vague démarrait "de façon fulgurante". Et pour cause, en moyenne calculée sur sept jours, le nombre de cas quotidiens a presque doublé en une semaine: il était de 18.240 le 21 novembre, contre 10.066 sept jours plus tôt, selon Covidtracker. Cela représente une progression de 76,6%.

Une hausse néanmoins moins forte que dans l'ensemble de l'Union européenne où il y a en moyenne 497 cas de Covid-19 pour 1 million de personnes au 20 novembre contre 254 pour la France, soit près de deux fois moins.

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Confinement total en Autriche ce lundi 22 novembre, "sélectif" en Allemagne

Face à cela, chaque gouvernement renforce les mesures à sa manière. L'Autriche, après avoir décidé d'un confinement sélectif pour les non-vaccinés, a annoncé le 19 novembre qu'elle passait au cran supérieur en termes de coercition, décidant de confiner dès ce lundi 22 novembre et jusqu'au 13 décembre l'ensemble de sa population, soit 8,9 millions d'habitants.

L'Allemagne a pris également de nouvelles mesures de restriction visant les seuls non-vaccinés. La chancelière sortante Angela Merkel et les chefs de régions ont décidé le 18 novembre, à l'issue d'une réunion de crise, d'interdire aux non-vaccinés l'accès à des lieux publics sur l'ensemble du territoire.

De son côté, Emmanuel Macron a indiqué jeudi dernier qu'il n'y aurait pas de confinement imposé aux personnes non-vaccinées, précisant que le pass sanitaire rend le confinement sélectif inutile.

Néanmoins, face à l'augmentation du nombre de cas, la France se dirige vers un rappel du vaccin pour tous les plus de 40 ans, recommandé vendredi par les autorités sanitaires. La hausse doit en effet être surveillée de près dans l'Hexagone. Dimanche, 8.038 malades du Covid-19 étaient hospitalisés en France, dont 1.339 dans les services de soins critiques (les cas les plus graves), contre respectivement 6.500 et 1.000 un mois auparavant.

Manque de moyens de l'hôpital

Face à la situation difficile des hôpitaux en France, M. Hirsch a rappelé le manque criant de personnel et a indiqué qu'un millier de postes sur environ 18.000 n'étaient actuellement pas pourvus à l'AP-HP.

"Ça pèse, pas que sur les opérations, a-t-il assuré. A cause de ce manque d'infirmiers, on a grosso modo 13% de nos lits fermés à l'AP-HP. On ne prend pas 13% de patients en moins mais 4% ou 5% en hospitalisation. En revanche, en hôpital de jour, on prend 5% de patients en plus."

"On soigne à peu près autant de patients avec un peu moins de personnel et avec un certain nombre de lits fermés. Ce qui explique en partie les tensions. Tout le monde serre les fesses. Ça ne peut pas tenir des mois et des mois bien évidemment", a encore prévenu le responsable de l'AP-HP.

(avec AFP)