Crédit immobilier : des taux toujours aussi bas mais emprunter n'est pas à la portée de tous

Par latribune.fr  |   |  484  mots
"La durée moyenne qui s'est accrue dès le début de l'été 2020 permet d'absorber les conséquences de la hausse des prix des logements", estime l'observatoire. (Crédits : DR)
En France, les taux des crédits immobiliers sont toujours à des niveaux très bas. Durée des prêts, profil de l'emprunteur et offres de logement viennent toutefois nuancer cette apparente accessibilité à la propriété.

"Les banques améliorent encore les conditions des crédits octroyés pour soutenir la demande de crédit des particulier". C'est le constat fait par l'étude de l'observatoire Crédit Logement/CSA publiée mardi. Résultat, après avoir été contenu à 1,07% en juin, le taux moyen d'intérêt des crédits immobiliers, toutes durées confondues, reste maintenu à 1,05% en juillet, selon ce tableau de bord. Confortées par la relance dans l'après Covid-19, les banques continuent donc d'accorder ces financements, et ce "en dépit de la reprise de l'inflation et de la montée des risques de défaut d'une partie des emprunteurs".

Pour rappel, en France, l'inflation s'est élevée à 1,2% sur un an en juillet, contre 1,5% en juin, selon l'estimation provisoire de l'Insee.

Dans le même temps, l'étude souligne un net ralentissement dans l'octroi de prêts en juillet "après plusieurs mois d'une progression rapide de l'activité".

Car encore faut-il disposer d'un apport personnel pour bénéficier de ces conditions avantageuses. Toujours selon le Crédit Logement, "le taux moyen d'apport personnel est de plus de 20% supérieur à son niveau de décembre 2019", souligne ce spécialiste de la caution immobilière. Une tendance confirmée par le courtier Artémis, qui souligne une évolution du profil des emprunteurs depuis un an : des revenus en hausse de 3% et un apport moyen de 12%.

Une accessibilité de la propriété en trompe-l'oeil

De même, si les foyers français ont accumulé de l'épargne pendant la crise Covid-19 (142 milliards d'euros, selon les derniers chiffres de la Banque de France), cette manne excédentaire concerne d'abord les plus aisés.

Depuis le début de l'année, les taux des prêts ont reculé quelle que soit leur durée. En juillet, ils étaient en moyenne de 0,87% sur 15 ans (même si en légère hausse par rapport à la moyenne du deuxième trimestre), 0,98% sur 20 ans et 1,18% sur 25 ans.

Fin juillet, la durée moyenne des prêts se montait à 236 mois, soit un peu plus de 19 ans et demi, se maintenant à "un niveau rarement observé". Elle a augmenté de 7 mois depuis décembre.

"La durée moyenne qui s'est accrue dès le début de l'été 2020 permet d'absorber les conséquences de la hausse des prix des logements", estime l'observatoire.

Mais l'offre sera-t-elle au rendez-vous ? La France peine en effet toujours à construire des logements. Au deuxième trimestre, 95.500 logements ont commencé à être construits en France et 112.600 permis ont été délivrés pour de futurs logements, a annoncé jeudi le gouvernement.

Les effets immédiats de la crise sanitaire se sont dissipés ces derniers mois, mais le gouvernement et les professionnels s'inquiètent de voir perdurer ou empirer des blocages anciens, notamment la frilosité des maires.

(Avec AFP)

Lire aussi 6 mnTous les clignotants sont au vert sur le crédit immobilier