Crise agricole : le gouvernement annonce une nouvelle salve de mesures

Par latribune.fr  |   |  613  mots
Le Premier ministre Gabriel Attal. (Crédits : Reuters)
Le gouvernement a rendu publiques samedi des mesures « complémentaires » en faveur des agriculteurs, dans l'espoir de clore pour de bon la crise qui a provoqué des blocages exceptionnels au début de l'année et continue de couver chez les paysans.

[Article publié samedi 27 avril et mis à jour à 10H30]

Ils sont au nombre de quatorze. Le gouvernement de Gabriel Attal a présenté ce samedi 27 avril « 14 nouveaux engagements », après « les soixante-sept engagements déjà formalisés le 26 janvier 2024 », pour tenter de mettre un terme définitif à la crise de l'agriculture qui agite le secteur depuis le début de l'année.

Parmi ces mesures figurent la présentation promise « début mai » de la version définitive du nouveau plan Ecophyto de réduction des pesticides, mis en pause après la crise agricole. Ce changement de méthode est dénoncé par plusieurs ONG qui reprochent à l'indicateur européen de moins bien différencier la nocivité des pesticides.

Au coeur des revendications se trouve aussi la trésorerie des agriculteurs à laquelle le gouvernement va apporter de nouvelles aides. Un nouveau dispositif sera ainsi mis en place au travers de Bpifrance. La banque publique sera doté « d'au moins 100 millions d'euros pour accorder directement des prêts de trésorerie pouvant aller jusqu'à 75 000 euros et en garantissant des prêts de banques commerciales allant jusqu'à 200 000 euros pour les exploitations traversant des difficultés », précise le communiqué de Matignon.

Un droit à l'erreur

Sur le volet fiscal, est prévue « une baisse de la taxe sur le foncier non-bâti et une amélioration du fonctionnement de la dotation pour épargne de précaution ». Ceci dans une volonté globale de « simplifier la vie quotidienne des agriculteurs ».

Dans cette optique, il s'agit notamment de « mettre fin à la démultiplication des contrôles sur une même exploitation : pas plus d'un passage annuel sur l'exploitation dans le cadre des contrôles administratifs, hors contrôles judiciaires et création d'un véritable droit à l'erreur. Une mission d'inspection a été lancée, qui rendra ses conclusions en mai pour mises en œuvre d'ici l'été », précise Matignon.

De même, est annoncée par le gouvernement « une amélioration des retraites agricoles à travers la prise en compte dès 2026 des 25 meilleures années ». Le gouvernement confirme en outre que la réforme des retraites agricoles, dont la mise en oeuvre technique faisait débat, s'appliquera bien en 2026.

Aussi, le gouvernement veut accélérer 100 projets de stockage d'eau ou d'irrigation. Ceux-ci devront être « compatible(s) avec une gestion durable de la ressource, dont les travaux seront finalisés d'ici la fin de l'année », et ce accompagné « d'une modification de l'arrêté de 2021 simplifiant les dérogations pour les projets de retenues hydrauliques.»

Enfin, parmi les mesures phares, le gouvernement a bâti un plan d'aide à trois départements méditerranéens. Il prévoit ainsi de lancer un plan "d'accompagnement" pour les agriculteurs des Pyrénées-Orientales, de l'Aude et d'Hérault, particulièrement touchés par la sécheresse, le gel ou les inondations, qui sera doté de 50 millions d'euros pour des projets d'adaptation au changement climatique et d'évolution des filières locales.

FNSEA et Jeunes agriculteurs « vigilants »

Dans la foulée les deux syndicats principaux d'agriculteurs ont réagi. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs promettent d'être d'une "extrême vigilance" pour surveiller la concrétisation de ces mesures.

Les deux syndicats "considèrent désormais que la phase de travail postérieure aux mobilisations entamées en novembre dernier se termine. S'ouvre désormais la troisième phase de suivi de la déclinaison concrète de chacune des mesures", ont-ils souligné dans un communiqué commun.

Le Premier ministre Gabriel Attal est pour sa part attendu samedi avec son ministre Marc Fesneau dans la Manche à Pirou où il visitera une "foire au bulots" puis une exploitation maraîchère.

(Avec AFP)