Croissance : pourquoi la prévision du gouvernement est intenable pour 2018

Par latribune.fr  |   |  468  mots
Les dépenses de consommation des ménages en biens ont rebondi de 0,8% en octobre, après une nette baisse de 2% en septembre, a indiqué jeudi l'Insee dans un communiqué. (Crédits : Reuters)
La croissance économique a bel et bien rebondi en France au troisième trimestre, atteignant 0,4% contre 0,2% aux deux trimestres précédents, en raison notamment d'une hausse de la consommation des ménages, selon une deuxième estimation publiée jeudi 29 novembre par l'Insee. À ce niveau, l'objectif de 1,7% retenu par le gouvernement pour l'année en cours semble difficilement atteignable, puisqu'il nécessiterait, une progression de 0,8% du PIB au quatrième trimestre.

L'économie française a bien enregistré une croissance de 0,4% au troisième trimestre, la progression du produit intérieur brut (PIB) sur la période accélérant par rapport au rythme de 0,2% observé au premier et au deuxième trimestre, selon la deuxième estimation publiée jeudi par l'Insee. Comme en première estimation, l'acquis de croissance pour l'ensemble de l'année 2018, à savoir l'évolution du PIB si l'activité stagnait complètement au quatrième trimestre, s'établit à 1,5%.

Le gouvernement qui table toujours sur une croissance de 1,7% paraît bien optimiste pour 2018, surtout que la plupart des instituts de statistiques et prévisionnistes anticipent un ralentissement de l'activité inférieure à celle de l'exécutif.

L'Insee anticipe 0,4% de croissance au dernier trimestre

L'Insee et la Banque de France prévoient à l'heure actuelle une croissance de l'ordre de 0,4% au quatrième trimestre. Par rapport à la première estimation publiée fin octobre, la contribution à la croissance de la demande intérieure finale a été confirmée à 0,5 point et celle du commerce extérieur a été revue en légère hausse (0,2 point contre 0,1 point précédemment). Les variations de stocks ont quant à elles davantage pesé, à hauteur de -0,3 point (contre -0,2 point en première estimation).

Dans le détail, la production totale de biens et services a accéléré au troisième trimestre (+0,6% après +0,3%), sous l'effet d'un redressement de la production de biens (qui a progressé de 0,6% après un recul de 0,3% au trimestre précédent) et d'une légère accélération dans les services. La production manufacturière a rebondi, affichant une progression de 0,7% après avoir accusé un recul de 0,1% au deuxième trimestre, sous l'effet du net rebond de la production des raffineries, repassée dans le vert après avoir été fortement freinée par des opérations de maintenance au deuxième trimestre.

Rebond de l'investissement des entreprises

Au troisième trimestre, le rebond de la consommation des ménages s'avère légèrement moins marqué qu'annoncé précédemment, avec une hausse de 0,4% contre 0,5% en première estimation. Elle s'était inscrite en recul au deuxième trimestre, un phénomène inhabituel lié notamment aux grèves dans les transports, en particulier à la SNCF. Au-delà de la consommation des ménages, la demande intérieure du troisième trimestre a également été alimentée par le dynamisme confirmé de l'investissement des entreprises (+1,6%, contre +1,4% en première estimation).

L'investissement des ménages, qui recouvre pour l'essentiel les dépenses en logement, a quant a lui fléchi pour la première fois depuis le printemps 2015 (avec un recul revu à -0,1% contre -0,2% en première estimation), en lien avec le recul des mises en chantiers de logements depuis fin 2017, souligne l'Insee.

(avec agences)