Pas de quoi fouetter un chat. Les difficultés ponctuelles de l'industrie automobile allemande et l'activité stagnante en Italie ont pesé au troisième trimestre sur la croissance économique de la zone euro. Cette dernière progresse à son rythme le plus faible en quatre ans, suscitant un certain pessimisme. Au troisième trimestre, la croissance dans la zone euro a subit un coup d'arrêt pour atteindre, péniblement, 0,2%, selon la première estimation de l'Office européen des statistiques Eurostat publiée ce mardi. Le Produit intérieur brut (PIB) avait crû de 0,4% au cours des deux premiers trimestres de l'année dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.
Ce chiffre de 0,2% est inférieur aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, qui tablaient sur une croissance de 0,4%. L'estimation d'Eurostat, qui n'est que provisoire, s'inscrit dans un contexte économique difficile, marqué par des tensions commerciales, les négociations du Brexit, mais aussi dernièrement par l'affrontement entre Bruxelles et Rome sur le budget italien. "Ne vous attendez pas à ce que ça s'améliore beaucoup", prévient Bert Colijn, analyste pour ING. Le taux de croissance de 0,4% enregistré au deuxième trimestre, qui avait semblé "décevant à l'époque", pourrait bien avoir été "le dernier hourra du cycle de croissance", ajoute-t-il.
En juillet dernier, la Commission européenne avait revu à la baisse sa prévision de croissance pour cette année, à 2,1%, en raison de cette incertitude globale. Elle doit présenter le 8 novembre ses nouvelles prévisions économiques. Dans l'ensemble de l'Union européenne, la croissance a progressé de 0,3% au troisième trimestre.