Dépenses publiques : un plan de 30 milliards d'économies d'ici à 2022 ?

Par latribune.fr  |   |  498  mots
Le gouvernement a actionné la procédure "Action publique 2022" dont l'objectif est certes, de revoir en profondeur le mode d'intervention de la puissance publique, mais surtout de réaliser des économies - 30 milliards selon nos confrères des Echos. (Crédits : Charles Platiau)
Le rapport du comité d'experts "Cap 2022" prônerait un plan d'économies correspondant à 30 milliards d'euros sur la dépense publique d'ici à 2022, indique nos confrères des Echos ce mardi 5 juin.

L"information est vendue comme "un plan choc" de l'action publique. Selon nos confrères des Echos, le rapport du comité d'experts "Cap 2022" - qui doit servir de base à la réforme de l'action publique annoncée fin du mois -, préconise une série de mesures destinées à baisser la dépense publique de 30 milliards d'euros (en montants absolus) d'ici à 2022. Néanmoins, Matignon n'a pas confirmé ce chiffre.

Depuis la fin de l'année 2017, le gouvernement a en effet actionné la procédure "Action publique 2022" dont l'objectif est certes, de revoir en profondeur le mode d'intervention de la puissance publique, mais surtout de réaliser des économies. Dans son programme, Emmanuel Macron s'est engagé à réduire de 3 points la dépense publique d'ici à 2022. En son temps, François Hollande, plus ambitieux, avait lui promis de la réduire de 50 milliards d'euros entre 2015 à 2017, avant de rétropédaler à la fin de son quinquennat.

Une dette publique qui atteint 56,4% du PIB

Les 30 milliards d'économies résulteraient d'une baisse nette du montant total de la dépense publique, qui s'établit à 1.250 milliards d'euros (collectivités locales, État et sécurité sociale compris), soit 56,4% du PIB en 2017en hausse constante depuis 40 ans.

"C'est 10 points de plus que la moyenne de l'Union européenne" souligne une note des économistes de France Stratégie.

Le comité aurait exclu de ses travaux tout ce qui a trait au système de retraites ou à l'assurance-chômage, "soit près du tiers de la dépense publique", indique toujours Les Echos. En outre, "cet effort tient compte d'un surcroît d'investissements publics dans certaines politiques jugées prioritaires".

Lire aussi : Baisse des dépenses publiques : "pas de recette miracle", selon France Stratégie

D'autres chantiers déjà ouverts

Corollaires du plan de réforme "Action publique 2022", d'autres chantiers, comme celui de la fonction publique ou encore de l'audiovisuel public, ont déjà été lancés. Pour le premier, l'exécutif prévoit la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires d'ici la fin du quinquennat, avec pour objectif d'économiser 4,5 milliards d'euros par an dès 2020. L'augmentation de la part de contractuels dans la fonction publique est, elle aussi, actée.

Pour le second, il est question de créer plus de synergies entre les groupes France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (France 24, RFI), l'INA, Arte et TV5 Monde, avec l'ambition de réaliser entre 250 et 500 millions d'euros d'économies dans l'audiovisuel public d'ici à 2022. Lundi, la ministre de la Culture Françoise Nyssen a dévoilé à la presse ses premières propositions, actant notamment la suppression de la chaîne France 4 sur la TNT et la mutualisation des matinales de deux stations locales de France Bleu et France 3, dès l'automne 2018. Pour autant, il ne s'agirait que d'une expérimentation, l'idée d'une fusion, à terme, des stations de radio et chaînes régionales de télévision est, pour l'instant, écartée par Sibyle Veil, Pdg de Radio France.

(Avec AFP)