Des députés aubrystes critiquent encore la loi travail

Par latribune.fr  |   |  408  mots
Plusieurs députés socialistes, principalement aubrystes, critiquent dimanche, 1er mai, "journée des travailleurs", l'actuel projet de loi travail et estiment qu'il est "encore temps" de trouver "une voie nouvelle" pour réformer le code du travail, notamment en donnant "du contenu" au compte personnel d'activité.

Dans une tribune publiée sur le site internet de Libération, sévère pour le texte défendu par la ministre de l'Emploi Myriam El-Khomri sur fond de contestation dans la rue, plusieurs députés socialistes, dont Jean-Marc Germain, François Lamy, Marilyse Lebranchu, Pierre-Alain Muet, Laurence Dumont ou Olivier Dussopt, jugent que ce texte soulève à nouveau la "question lancinante": "Devons-nous nous résigner, avec la mondialisation, à faire de l'abaissement des protections sociales l'horizon de nos vies, ou sommes-nous capables de tracer une autre voie?".

 "Aucun lien n'a jamais été sérieusement établi entre niveau de protection des salariés et chômage", plaident notamment ces élus, en livrant un réquisitoire des principales mesures figurant toujours dans le projet de loi travail, en débat à compter de mardi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale pour près de deux semaines.

"Si l'on ouvre de telles brèches, ce sont plus tard des digues qui finiront par céder", lancent ces socialistes, au nombre desquels se trouvent aussi Christian Assaf et Sandrine Doucet.

Le CICE oui, mais avec des contreparties

Prônant "une voie nouvelle qui n'ignore rien des difficultés nées de la mondialisation mais ne renonce pas à en maîtriser le cours", ils donnent plusieurs pistes de réforme alternative: "faire le choix de la bonne compétitivité", en accordant des aides aux entreprises, comme le crédit d'impôt compétitivité emploi (20 milliards d'euros) "mais avec des contreparties" et en faisant en sorte de "travailler plus, oui, mais en travaillant plus nombreux".

Ces députés suggèrent également de "bâtir aujourd'hui la sécurité sociale professionnelle" en donnant "du contenu" au Compte personnel d'activité tel qu'il doit être créé dans la loi Travail. "Formation, épargne-temps, complémentaires, droits assurance-chômage, acquis validés, points pénibilité...", énumèrent-ils, avec l'objectif notamment de "sécuriser les mobilités" et d'éviter que les salariés entre deux emplois retombent en bas de l'échelle".

Ils proposent également la création "à 18 ans, d'une semaine de préparation à l'entrée dans la vie active dont chaque jeune repartirait avec un projet de service civique, un plan de carrière et une +carte vitale+ temps-formation".

Les députés défendent enfin le CDI comme "la règle", en obligeant les entreprises, "au delà de 10% d'emplois précaires" si elles embauchent un CDD à transformer en CDI le plus ancien des CDD.