Elections régionales : ce qu'il faut retenir du second tour

Par latribune.fr  |   |  687  mots
La participation a enregistré un bond de quelque neuf points (près de 59%) par rapport au 6 décembre.
Si la droite l'a emporté et le FN n'a obtenu aucune région, le score de ce dernier est vu comme un "avertissement" par les dirigeants PS et LR. Par ailleurs, la participation a bondi par rapport au premier tour.

La soirée électorale a connu son lot de surprises. La consécration espérée par la présidente du FN en vue de la présidentielle de 2017 n'est pas advenue, et la gauche ne s'est pas effondrée comme certains le prévoyaient. Revue de détail des faits marquants à l'issue du second tour de ce scrutin.

Le raz-de-marée de la droite n'a pas eu lieu

La gauche a remporté cinq régions, quand la droite en a gagné sept. Les nationalistes ont obtenu la Corse. Le suspense a été particulièrement intense en Île-de-France. La région a finalement basculé à droite. Le ministère de l'Intérieur a donné les chiffres définitifs: Valérie Pécresse l'emporte avec 43,8% des suffrages et Claude Bartolone termine deuxième (42,18%). Ce dernier a indiqué qu'il remettait en jeu son mandat de président de l'Assemblée nationale.

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En 2010, quand la métropole comptait 22 régions, la droite n'avait gagné qu'une région.

Pas de région pour le FN, mais au moins 350 conseillers régionaux

Vaincu, le FN a pourtant vanté une "montée inexorable" du parti par la voix de Marine Le Pen. "Rien ne pourra nous arrêter !", a-t-elle proclamé, présentant son parti comme "la première force d'opposition dans la plupart des régions de France."

"Nous avons triplé le nombre de conseillers régionaux par rapport à 2010", a par ailleurs claironné Marine Le Pen. Le Front national obtiendrait 350 conseillers régionaux à l'issue du second tour. A noter que le FN a recueilli 6,45 millions sur 89% de bulletins comptés.

Une abstention en forte baisse par rapport au premier tour

Les appels à la mobilisation de l'exécutif socialiste ont été entendus puisque la participation a enregistré un bond de quelque neuf points (près de 59%) par rapport au 6 décembre, en particulier dans les trois régions où le Premier ministre Manuel Valls avait appelé à voter à droite pour faire barrage au FN.

Un changement de nom pour le PS ?

Julien Dray a annoncé un changement de nom pour le PS après les régionales afin de "l'ouvrir". Une idée déjà évoquée par Manuel Valls en octobre 2014.

Le PS et le parti "Les Républicains" promettent de bonnes résolutions

Les divers représentants du PS et de LR ont mis en avant "l'avertissement" que représentait le résultats du FN au premier tour bien que celui-ci n'a gagné aucune région à l'issue du second tour.

Alain Juppé, en direct de la Mairie de Bordeaux, appelait ainsi à la réflexion:

Prenons garde aux mauvaises réponses. Ne lançons pas de débat sur "est-on suffisamment à droite ou pas assez."

De son côté, Nicolas Sarkozy déclarait:

"Cette mobilisation ne doit faire oublier sous aucun prétexte les avertissements adressés à tous les responsables politiques, y compris nous, au premier tour des élections,

Et de promettre:

 L'heure est, plus que jamais, au travail collectif au service de la France. Notre responsabilité est de lui donner le meilleur de nous-même. Je consacrerai à cette tâche toute mon énergie."

A la reconquête des électeurs

Le Premier ministre Manuel Valls a, quant à lui, mis en avant sa responsabilité:

"Ce soir, aucun soulagement, aucun message de victoire. Le danger de l'extrême droite n'est pas écarté,  loin de là. Je mesure ma responsabilité et celle de mon gouvernement."

ll a promis d'agir sans relâche pour obtenir "plus de résultats", et d'agir pour "la formation des chômeurs, l'apprentissage notamment". Mais aussi de regagner la confiance des électeurs :

"Nous devons apporter la preuve que la politique ne reprend pas comme avant, montrer que nous sommes capables à gauche de redonner envie de voter pour, plutôt que de voter uniquement contre."

(Article publié le dimanche 13 décembre à 23:27, mis à jour avec les chiffres du ministère de l'Intérieur le 14.12. à 8h27)