Éleveurs : blocages maintenus, la FNSEA attend "un peu plus que des mesurettes"

Par latribune.fr  |   |  574  mots
"Je note que le chef de l'Etat lui-même entre dans la partie. Cela veut dire que le problème est sérieux. Mais cela veut dire aussi que les réponses doivent être en correspondance avec les enjeux et les difficultés que rencontrent les éleveurs", a martelé le président de la FNSEA, Xavier Beulin, ce mercredi matin au micro de France Info.
Le gouvernement doit présenter mercredi un plan d'urgence pour aider les éleveurs français en colère contre la faible rémunération de leurs produits. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a déjà indiqué que cela concernerait notamment des allègements de charges ainsi que le désendettement des exploitations les plus fragilisées. En attendant de nombreux axes de circulation restent bloqués ce mercredi matin.

Face à la grogne des agriculteurs, François Hollande a annoncé mardi un plan d'urgence pour les éleveurs. Les mesures sont attendues ce mercredi matin à l'issue du conseil des Ministres. De son côté, Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, a d'ores et déjà fait savoir qu'elles concerneraient des allègements de charges et le désendettement des exploitations les plus fragilisées.

Insuffisant, pour le moment...Mardi soir, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) maintenait la pression sur le gouvernement. Xavier Beulin, le président du premier syndicat agricole de France, avait refusé d'appeler à la levée des barrages, tout en insistant sur le fait qu'ils risquaient de s'étendre à d'autres régions, en attendant des propositions concrètes.

La FNSEA ne veut pas "des mesurettes"

Ce mercredi matin, au micro de France Info, le président de la FNSEA a précisé qu'il attendait "un peu plus que des mesurettes", "mais vraiment un plan (à) moyen et long terme avec des ambitions, des objectifs".

La FNSEA demande à retravailler la question des contrats pour "faire en sorte que l'on s'engage sur des quantités, sur des volumes, mais aussi sur des prix". Et attend des propositions "sur la question de la compétitivité de l'agriculture française" qui passe par une restructuration de "la dette des éleveurs" :

"On a aujourd'hui des niveaux d'endettements bancaires mais aussi des dettes chez les fournisseurs, chez les fabricants d'aliments du bétail, des dettes sociales qui sont très importantes", a-t-il précisé. Xavier Beulin a rappelé que ce dernier point constitue une demande récurrente auprès du ministère de l'Agriculture.

 Rapport sur les prix de la viande dévoilé ce mercredi

Outre l'arsenal de mesures que l'Elysée doit dévoiler en fin de matinée, le rapport du médiateur sur les prix de la viande remis mardi soir à Stéphane Le Foll, sera détaillé dans la journée. Il doit déterminer qui, de l'industrie ou de la grande distribution, freine la hausse des prix de la viande payée aux éleveurs.

Mardi soir, le ministre de l'Agriculture a précisé que le médiateur Francis Amand, a établi "les responsabilités" dans la crise des prix de la viande, sans pour autant les citer nommément. "Chacun se renvoie la balle", commente ce matin le patron de la FNSEA sur France Info.

Axes routiers toujours bloqués

En attendant, les éleveurs ont maintenu les blocages de la rocade de Caen et des accès au Mont-Saint-Michel pour la troisième journée consécutive, ainsi que de nombreux barrages dans le grand Ouest, précise le Centre régional d'informations routières.

Les ponts de Normandie, de Tancarville et de Brotonne (entre Le Havre et Rouen) sont toujours fermés à la circulation dans les deux sens d'après les données fournies par le CRIR. Dans le Finistère, le pont de Morlaix, celui de l'Iroise ( à Brest), et la nationale 165 à hauteur de Quimper sont aussi coupés à la circulation dans les deux sens. En revanche, le blocage partiel de l'A1 dans le nord a été levé en tout début de matinée.

D'autres manifestants se mobilisent également à Poitiers depuis mercredi matin à l'appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs. En Charente-Maritime, l'accès à l'île d'Oléron (Charente-Maritime) est très perturbé par un barrage d'une vingtaine de tracteurs, précise la préfecture.