Elisabeth Borne met la pression sur les entreprises pour qu'elles baissent leur consommation d'énergie

Par latribune.fr  |   |  568  mots
Elisabeth Borne s'exprimait, ce lundi, lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (LaREF, ex-université du Medef). (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)
La Première ministre donnait, ce lundi, un discours lors la Rencontre des entrepreneurs de France (LaREF, ex-université du Medef). L'occasion d'inciter les entreprises à prendre des mesures d'économie d'énergie alors que la France craint des pénuries cette hiver.

C'est la rentrée pour Elisabeth Borne! Et elle commence sur les chapeaux de roues ce lundi avec la Rencontre des entrepreneurs de France (LaREF, ex-université du Medef) au cours de laquelle elle a prononcé un discours. Une intervention au cours de laquelle la Première ministre est revenue sur la crise énergétique qui menace l'Europe et la France et les économies à réaliser pour éviter des pénuries cet hiver. Les entreprises sont donc appelées à contribuer et « seraient les premières touchées » par des mesures de « rationnement » en cas de pénurie, a-t-elle expliqué, en les appelant à réduire leur consommation d'énergie.

Objectif : réduire de 10% la consommation

« J'appelle chacune (des entreprises, NDLR) à établir, en septembre, son propre plan de sobriété. Si chacun ne prend pas sa part, des coupures brutales de gaz pourraient avoir lieu du jour au lendemain avec des graves conséquences économiques et sociales. C'est le délestage qui peut concerner au demeurant aussi l'électricité. Nous devons à tout prix l'éviter. Notre première urgence c'est d'arrêter dès maintenant toutes les consommations d'énergie qui ne sont pas indispensables », a-t-elle déclaré.

Juste avant l'intervention de la Première ministre, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a indiqué que les entreprises étaient prêtes à un effort « significatif » pour réduire leur consommation d'énergie d'environ 10% comme demandé par le gouvernement dans le cadre de la stratégie de sobriété énergétique esquissée par Emmanuel Macron le 14 juillet dernier.

Plan de sobriété pour l'Etat

 Alors que les images des voitures des ministres garées sur le perron de l'Elysée avec la climatisation en fonctionnement ont fait désordre, Elisabeth Borne veut un Etat exemplaire. A sa demande, un plan de sobriété pour réduire la consommation d'électricité de 10% d'ici à deux ans est en cours de finalisation dans chaque ministère.

La cheffe du gouvernement a évoqué la mise en place d'un marché d'échange de droits à consommer, sans donner plus de précisions. Probablement similaire au marché d'échanges de quotas d'émissions, un tel système n'est pas sans poser question.

« Les entreprises feront leur part pour atteindre ces objectifs »

De son côté, Geoffroy Roux de Bézieux a affirmé, dans son discours peu avant celui de la Première ministre, la nécessité d'« entrer collectivement dans une croissance sobre, car nous ne devons pas renoncer à produire, travailler et consommer ». S'adressant à la cheffe du gouvernement, il assure que « les entreprises feront leur part pour atteindre ces objectifs », avec des mesures sur le chauffage, les déplacements et mais aussi en jouant sur « l'efficacité des processus de production", ce qui est  avant tout une impérieuse nécessité économique ». « Pour certains, entre le prix actuel du mégawattheure d'électricité et la fin des contrats à terme, c'est une question de survie », a-t-il regretté.

Plus tôt dans la journée, il avait indiqué que l'objectif d'une réduction de 10% de la consommation énergétique en France « n'est pas impossible (...), c'est un effort significatif mais absolument indispensable parce que ce qu'on veut éviter absolument c'est le rationnement ou le délestage ». « Tout le monde va s'y mettre, on va appeler à la mobilisation », a-t-il dit en ajoutant que les entreprises allaient « essayer (...), faire des efforts » parce que « tout le monde est dans le même bateau ».