Emeutes  : devant l'ampleur des dégâts, Bruno Le Maire en appelle à la solidarité des assureurs et des banques

Par latribune.fr  |   |  506  mots
Bruno Le Maire a fait un bilan des dégâts subis par les commerces pendant les premiers jours d'émeutes. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)
Le coût n'est pas encore connu, mais cela va coûter cher : des centaines de commerces ont subi les dégâts des quatre nuits d'émeutes qui ont remué la France depuis mardi. Face à cette situation, Bercy demande aux assureurs et aux banques de la simplicité et de la compréhension.

Si les bâtiments publics sont principalement visés, les commerces ne sont pas épargnés par la vague d'émeutes qui sévit depuis la mort d'un adolescent mardi. Les vidéos de scènes de pillage dans des boutiques et des centres commerciaux se sont multipliées sur les réseaux sociaux, mais un premier bilan chiffré vient d'être apporté par Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, ce samedi. Et face à l'ampleur des dégâts, il en profité pour envoyer un message aux assureurs et aux banques.

Plus de 700 commerces on France ont été victimes d'attaques et de dégradations depuis le début des violences urbaines mardi soir, a ainsi chiffré Bruno Le Maire comme le rapporte Reuters. Lors d'une conférence de presse, il a déclaré que les dégradations touchaient « tout le territoire, toutes les enseignes et tous les commerces ».

Le ministre a précisé que 200 points de vente de la grande distribution, 250 bureaux de tabac et 250 agences bancaires avaient été attaqués, pillés et pour certains intégralement brulés. Dans les faits, le bilan est encore plus lourd car les émeutiers s'en sont pris aussi à beaucoup de magasins de mode et d'articles de sport, ainsi qu'à des enseignes de restauration rapide.

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De la simplicité pour les indemnisations

Bruno Le Maire s'est pour l'instant refusé à une évaluation chiffrée des dégâts, estimant qu'il est trop tôt pour cela. Mais, comme l'indique l'AFP, il a déjà demandé aux assureurs de prolonger les délais de déclaration, de réduire les franchises et d'indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes. Il s'est exprimé ainsi : « Nous avons demandé aux assureurs de faire preuve de la plus grande simplicité dans le traitement des procédures », de « réduire au maximum les franchises » et « les indemnisations doivent arriver le plus vite possible ». Il précise que « 90 à 95% des commerçants sont couverts par des assurances sinistres et dégâts ».

Cet appel à la solidarité a également été faite du côté des banques, à qui le ministre a demandé « la plus grande compréhension en termes de traitement des échéances » des commerçants et entrepreneurs concernés par des dégradations et pillages.

Bruno Le Maire a enfin invité les commerçants « touchés par des actes de vandalisme » à déclarer « le plus vite possible » les sinistres à leur assurance et exprimé le soutien aux entrepreneurs et salariés « sous le choc » de voir leurs lieux de travail saccagés.

Entre toutes ces demandes, la puissance publique compte également assurer un soutien avec des cellules de crise dans chaque département afin « d'apporter des réponses rapides et fortes », selon Bruno Le Maire, qui ajoute qu'un report de paiement de charges sociales et fiscales pour les entreprises en difficulté sera aussi possible.

Par ailleurs, la possibilité de prolonger d'une semaine des soldes pour les commerces affectés est à l'étude.