L'exécutif se veut discret mais mobilisé après une 4e nuit d'émeutes

Cinq jours après la mort d'un adolescent lors d'un contrôle routier à Nanterre, la tension n'est toujours pas retombée malgré des mesures exceptionnelles. Le gouvernement tente de montrer que sa mobilisation reste entière, même s'il reste quelque peu en retrait en ce samedi, jour des obsèques de Nahel. Emmanuel Macron a, lui, reporté sa visite en Allemagne.
De nombreux incendies et pillages ont encore eu lieu la nuit dernière.
De nombreux incendies et pillages ont encore eu lieu la nuit dernière. (Crédits : YVES HERMAN)

Si les situations d'émeutes et les dégradations se sont faites un peu moins nombreuses la nuit dernière, notamment en Ile-de-France, la tension reste forte en ce samedi, jour des obsèques de Nahel, l'adolescent tué mardi par un policier lors d'un contrôle routier. Une nouvelle réunion de la cellule interministérielle de crise (CIC) s'est donc tenue ce samedi matin selon Matignon.

Cette réunion, qui s'est tenue au ministère de l'Intérieur, s'est voulue à visée « très opérationnelle » toujours selon la même source. « Tous les services et les cabinets des ministères concernés » ont ainsi participé à cette CIC, qui est désormais activée « en continu » pour suivre la situation et « prendre les décisions nécessaires » selon les propos tenus vendredi par la Première ministre Elisabeth Borne.

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Des ministres absents mais mobilisés

Paradoxalement, cette cellule interministérielle s'est réunie sans ministre. Selon des propos rapportés par l'AFP, l'exécutif tenait à « respecter le temps du deuil » pendant les obsèques du jeune Nahel. Emmanuel Macron avait présidé les deux premières réunions, jeudi puis vendredi. C'est Aurélien Rousseau, directeur de cabinet de la Première ministre, qui a officié ce samedi.

Les ministres ont été priés de rester à Paris ce week-end, selon l'AFP et de rester « mobilisés et attentifs » à la situation. Plusieurs d'entre eux feront des déplacements ou « traiteront leur écosystème » (secteurs) en lien avec les violences des dernières nuits.

C'est notamment le cas du ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, et de la ministre déléguée aux PME Olivia Grégoire. Ils réunissent ce samedi après-midi à Bercy les représentants des commerçants, restaurateurs et hôteliers, assureurs ainsi que des banques françaises « pour faire un point sur la situation actuelle et ses conséquences sur les secteurs représentés ».

Emmanuel Macron a pour sa part reporté sa visite en Allemagne, qui devait se tenir du 2 au 4 juillet, à « une date ultérieure » selon l'Elysée. « Le président de la République et le président allemand Frank-Walter Steinmeier se sont entretenus ce samedi 1er juillet 2023. Compte tenu de la situation intérieure, le président de la République a indiqué qu'il souhaitait pouvoir rester en France ces prochains jours » a indiqué un communiqué.

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Un bilan en baisse mais encore lourd

Selon le bilan publié par le ministère de l'Intérieur, quelque 1.350 véhicules ont été incendiés, 266 bâtiments ont été incendiés ou dégradés, dont 26 mairies et 24 écoles, et 2.560 feux comptabilisés sur la voie publique. Beauvau a aussi comptabilisé 31 attaques de commissariats, 16 attaques de postes de police municipale et 11 de casernes de gendarmerie, et fait état de 79 policiers et gendarmes blessés.

C'est un recul par rapport à la nuit précédente, mais les mesures locales telles que l'arrêt prématuré des transports, l'annulation d'événements et les couvre-feux, ainsi que les « moyens exceptionnels » déployés par les forces de l'ordre - avec 45.000 policiers et gendarmes et l'emploi d'unités d'élite comme le RAID ou le GIGN - n'ont pas suffi à enrayer la violence.

Si la nuit a été plus calme en Ile-de-France, les scènes d'émeutes sont restées nombreuses à travers la France, notamment dans les agglomérations marseillaises et lyonnaises, avec des incendies et des pillages. Au moins 1.311 personnes ont été interpellées dans la nuit, selon un nouveau bilan du ministère de l'Intérieur, dont 406 à Paris et en proche banlieue.

Commentaires 16
à écrit le 02/07/2023 à 11:57
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Ce qui est étonnant, c'est qu'il n'y a aucune "bavure", tant du côté de la police, que des voyous, ou de la population.

le 03/07/2023 à 7:43
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Bah tu sais bien que les russes sont super malins ! ^^

à écrit le 02/07/2023 à 9:23
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nous payons notre laxisme ...toujours les memes qui vont passer à la caisse ..notre démocratie n'est plus à la page ...

à écrit le 02/07/2023 à 7:55
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Et vous ne voulez pas parler d'économie dans votre journal qui traite de l'économie plutôt que de galvaniser les ras du front svp ? Merci.

à écrit le 02/07/2023 à 2:10
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La question n’est pas de savoir si militaires, policiers et gendarmes sont dans la rue. La question est de savoir si des ordres de tir leurs sont ou non donnés. Les interpellations ne changerons rien. Pour des raisons connues de tous. La justice est...

le 02/07/2023 à 20:56
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@Math. Non, la justice n"est pas inutile, elle est la garante des institutions. Si on veut garder une justice républicaine, il faut assurer au pays les moyens de cette justice, ce qui sous entend que tous les éléments qui œuvrent contre la républiq...

à écrit le 01/07/2023 à 22:10
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Le précédent président attirait la pluie, mais c'était moins grave que l'actuel qui provoque les crises: les Gilets Jaunes, le statut des cheminots, la Covid, le malaise des soignants, celui des enseignants la "réforme" des retraites, les refus d'obt...

à écrit le 01/07/2023 à 19:59
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Il s' agissait de censurer l' information dans l' été, Macron réapparait providentiellement après 3 jours d' absence remarquée pour suggérer de fermer les RS!, "on" anticipe donc. "Schwab de davos" va être content de son meill...

à écrit le 01/07/2023 à 18:31
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Nous allons direct à un coup d’état signé NUPES|

le 02/07/2023 à 7:10
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Je ne sais pas , mais si cela arriverait, certainement pas au profit de Nupes

le 02/07/2023 à 9:30
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Souvenir : Alors qu'on présentait les reports de voix comme la clé du second tour juste avant le scrutin, Emmanuel Macron a fait le plein dans les réserves de voix des candidats malheureux du premier tour. Au sein des rangs insoumis, électorat le...

à écrit le 01/07/2023 à 17:53
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C'est une faillite de l'état. Plus rien ne fonctionne malgré les prélèvements obligatoires les plus importants au monde il est grand temps de faire une grande réforme de l'état et des services publics pour remettre tout d'équerre mais cela ne se ferr...

à écrit le 01/07/2023 à 17:35
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moi j'ai plutot l'impression que le gouvernement est dans la semoule deja bien secoue avec les retraites mais là c'est encore pire il y a bien des pays meme europeens qui auraient instaures le couvre feux et mis les miltaires dans la rue sa impr...

le 01/07/2023 à 17:59
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Les militaires se sentiraient manipulés, trouvez nous une autre version svp ! ;-)

à écrit le 01/07/2023 à 17:18
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Au travers de l'écran télé, nous ne sommes que spectateur. Mais, il me semble que lors des manifestations contre la réforme des retraites, les forces de police étaient moins en retrait. Serait-ce un aveu de faiblesse de la part du gouvernement ? En...

à écrit le 01/07/2023 à 16:26
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Et pourquoi en Corse il n'y a pas d'émeutes ? Parce que les Corses les massacreraient

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