Emmanuel Macron annonce 3,4 milliards d'euros pour l'industrie du futur

Par latribune.fr  |   |  597  mots
Pour lancer et développer l'industrie du futur, l'Etat prévoit de débourser 3,4 milliards d'euros
En déplacement à Nantes, le ministre de l'Economie a lancé la seconde phase de la Nouvelle France industrielle, dédiée à l'industrie du futur. La numérisation devient le fil rouge de la politique industrielle de l'Etat.

Ils étaient 34. Ils ne sont plus que 9. Lundi à Nantes, Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie a lancé la deuxième phase du programme de la "nouvelle France industrielle" qui comprend notamment une version resserrée des 34 plans de la Nouvelle France industrielle, lancés en septembre 2013 par son prédécesseur à Bercy, Arnaud Montebourg. Ils sont désormais regroupés au sein de 9 grandes "solutions industrielles".

Produire mieux

La nouvelle phase appelée "industrie du futur" doit permettre une "montée en gamme" afin de produire "mieux, avec beaucoup moins de pollution, sur des volumes parfois plus réduits, plus vite, et donc qu'on ait une industrie parfaitement adaptée aux besoins de ses clients et aux nouveaux défis économiques et environnementaux", a expliqué le ministre en visitant une usine de l'équipementier aéronautique Daher, près de Nantes, ouverte en 2012 et qui emploie 1.700 personnes sur cinq sites.

Des investissements massifs

"Cette stratégie suppose une vague d'investissements inédite", a assuré le ministre, en soulignant que "la nouvelle phase qui commence (prévoit) 3,4 milliards d'investissements publics sur le projet industrie du futur et les 9 solutions industrielles", venant s'ajouter aux 1,4 milliard de fonds publics déjà injectés.

"La France a raté dans les années 90 la vague d'investissements qui a été celle de la robotisation. On se retrouve aujourd'hui avec cinq fois moins de robots en France qu'en Allemagne, deux fois moins qu'en Italie (...). Est-ce que c'est cela qui a protégé l'emploi industriel ? Non, parce que la première décennie des années 2000 a montré l'effondrement de l'emploi industriel" en France, a poursuivi M. Macron.

Chez Daher, il a notamment visité une ligne de production automatisée de clips thermostatiques de l'A350, l'assemblage du plancher de l'A400 M et le robot ultra-son où sont contrôlés les panneaux de voilure de l'ATR 72.

La phase "industrie du futur" consiste à soutenir la modernisation de l'outil industriel français, en particulier dans les PME et ETI (Entreprises de taille intermédiaire) et à les inciter à mieux prendre en compte la dimension numérique et à promouvoir la formation de leurs salariés en conséquence.

Le robot n'est pas l'ennemi de l'emploi

"Le robot n'est pas l'ennemi de l'emploi, c'est une vieille lubie et une fausse idée", a insisté Emmanuel Macron, qui était accompagné de la secrétaire d'Etat au Numérique, Axelle Lemaire.

"Ne pas avoir de robot c'est se condamner à ne pas se battre sur certaines tâches", a-t-il dit en soulignant que chez Daher, la "robotisation massive" permet par exemple d'être compétitif sur les ailes d'avion, qui seraient sinon "moins chères à produire en Turquie, au Maghreb ou en Asie".

Un accompagnement pour les PME et les ETI

Concrètement, ce programme prévoit un accompagnement pour les PME et ETI dans leur modernisation: 2.000 d'entre elles bénéficieront d'un diagnostic personnalisé d'ici la fin 2016. Le programme entend aussi se donner davantage de visibilité avec au moins 15 "projets vitrines" d'ici la fin 2016 et un grand événement à Paris à l'été 2016 s'inspirant de la foire industrielle de Hanovre.

L'enveloppe financière comporte la mesure fiscale annoncée en faveur des investissements des entreprises dans leur outil industriel dans les douze prochains mois (2,5 milliards d'euros) et une enveloppe de prêts supplémentaires de Bpifrance (2,1 milliards) pour les PME et les ETI.

L'Industrie du Futur bénéficiera de moyens supplémentaires, indique-t-on à Bercy, avec le fonds SPI (Sociétés de projets industriels) pour 425 millions d'euros et les subventions et avances remboursables des actions Piave (Projets industriels d'avenir) pour 305 millions d'euros.