Chez Daher, Emmanuel Macron fait la promotion de l'industrie du futur

Vitrine de l'industrie du futur, le constructeur d'avions et logisticien Daher a accueilli Emmanuel Macron pour le lancement officiel de l'acte 2 de la Nouvelle France Industrielle. Visite éclair du ministre de l'industrie au coeur de la bataille pour la réindustrialisation.
Emmanuel Macron, en visite chez Daher à Nantes, a rappelé l'importance du numérique dans les process industriels.

Installé sur 20.000 m² aux abords de l'aéroport Nantes Atlantique - et présent à Saint-Nazaire sur 17.000 m²- , l'équipementier aéronautique Daher veut montrer l'exemple d'une France qui tire vers le haut et qui réussit. "On assiste à la naissance d'un champion industriel", savoure Emmanuel Macron, en arpentant les allées de l'une des quatorze usines du groupe Daher. "La plus récente, et celle qui enregistre le plus de flux", précise Didier Kayat, directeur général délégué de Daher, constructeurs d'avions pour Airbus, ATR, Dassault, Gulstream...

Surtout, c'est là que, en 2006, le groupe a choisi d'investir dans la technologie des thermoplastiques en lieu et place des structures métalliques. Une innovation complexe qu'il a fallu apprendre à maîtriser :

"On a investi pour le futur. Des investissements qui vont nous aider à prendre des marchés demain. Il a fallu développer la technologie, les certifications, adapter les process pour devenir aussi fiable que dans le métal. Mais, aujourd'hui, nous sommes l'une des trois entreprises mondiales à maîtriser cette technologie"

"L'investissement technologique sur le themoplastique nous a permis de décrocher des marchés comme sur l'A350 par exemple", indique Nicolas Orance, vice-président senior du pôle aéronautique et responsable de la R&D chez Daher.

Réduire les coûts de production

Sans attendre d'aides de l'Etat, jugées trop complexes ou inappropriées, Daher a ainsi anticipé et investi en propre en moyenne 50 millions d'euros par an (350 millions d'euros depuis 2006) pour accompagner cette révolution industrielle.

Pour réduire les coûts de production des pièces composites thermoplastiques destinées à l'aéronautique, Daher a équipé son usine de Nantes d'une première cellule robotisée qui gère les opérations à faible valeur ajoutée en amont et en aval de la chaîne de production.

Avec un fonctionnement à pleine cadence, cette automatisation diminue considérablement les coûts et permet aux employés de concentrer sur les opérations à plus forte valeur ajoutée. L'usine projette d'installer deux nouvelles lignes dans les prochaines années. L'objectif est de réduire les cycles de fabrication des pièces, d'introduire davantage de données numériques, d'aller vers le zéro papier. De devenir autant écologique et qu'économique. "Mais attention à ne pas fragiliser ce qui marche en focalisant sur ce qui ne marche pas. Il faut continuer à soutenir ceux qui avance", a souligné Didier Kayat.

L'invention d'une mentalité nouvelle

Sur un effectif de près de 8.000 personnes, 1 salarié sur 2 est allé en formation. Ce qui représente 85.000 heures de formation. Une philosophie et un changement de mentalité qui plaît à Emmanuel Macron:

"Il faut admettre que l'ouvrier ne fera pas le même boulot toute sa vie. C'est l'un des axes des neufs solutions industrielles que nous proposons", explique le ministre.

Ces neuf solutions industrielles (nouvelle logique, ville durable, transport de demain, économie des données...) voulues pour dessiner l'usine du futur auront un rôle de conception et de simplification.

"Mais, la clé, c'est l'invention d'une mentalité nouvelle, qui se fasse hors des luttes de classe. L'industrie du futur n'est pas celle du passé que l'on rénove. On doit pouvoir faire des efforts même quand ça va moins bien ", mentionne Emmanuel Macron, partisan d'une représentation des salariés dans les conseils d'administration des entreprises.

Emmanuel Macron, qui dit disposer d'une enveloppe de 3,4 milliards € pour accompagner le renouveau de cette France industrielle, qu'il veut connectée, réactive, et créatrice d'emplois, assure :

"Il faut aussi avoir une vision. Comme l'a eu Daher en diversifiant ses activités de logisticien vers la fabrication et les services. Mais, on ne fabrique pas l'usine du futur sans personnel et sans une politique de formation continue importante"

"Ne pas investir aujourd'hui, c'est s'engager dans une bataille perdant-perdant", continue le ministre, illustrant son propos par le manque d'ambition pour la robotisation dans les années quatre-vingt dix. "Sans robot, vous ne produiriez plus d'avions en France", fait-il remarquer.

" Les investissements réalisés ici ont permis d'être plus compétitif et de remettre en cause les délocalisations. Aujourd'hui, je ne vois pas ce qui ne marcherait pas. Nos prédécesseurs ont commencé, nous, on accélère! ", poursuit-il.

En une quinzaine d'années, l'unité nantaise - et de Saint-Nazaire- de Daher s'est muée de PME à ETI en passant d'un effectif d'une poignée à 1.800 personnes. Une croissance qui se devait de servir d'exemple pour monter en gamme l'industrie française.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.