Emmanuel Macron est favorable à une baisse des impôts pour les classes moyennes

Par latribune.fr  |   |  704  mots
Le président Emmanuel Macron. (Crédits : Reuters)
Réitérant sa volonté de mieux rémunérer le travail, le président de la République veut poursuivre la baisse de la fiscalité pour les classes moyennes, affirme-t-il dans un entretien au journal « L'Opinion ».

(Article mis à jour à 20h08)

Après l'adoption d'une réforme des retraites impopulaire, Emmanuel Macron continue à vouloir défendre les aspects positifs de sa politique. Ainsi, ce dimanche, dans une interview accordée au journal L'Opinion, il affirme vouloir poursuivre une politique de baisse de la fiscalité des classes moyennes, afin de mieux rémunérer le travail.

« On doit poursuivre une trajectoire de baisse de fiscalité sur nos classes moyennes. Pourquoi ? Parce que si on veut continuer d'embarquer le pays, nous avons encore besoin de redonner de la crédibilité au travail », explique-t-il.

Trop riches pour être aidés et pas assez riches pour bien vivre

« Or, aujourd'hui, nous aidons beaucoup les gens qui sont dans le désarroi, qui ont décroché. Nous aidons beaucoup les bas salaires, et nous avons fait plus avec la prime d'activité », a poursuivi le chef de l'Etat qui cherche à reprendre la main.

 « Mais la fiscalisation des revenus des classes moyennes est trop importante et s'accélère trop vite. Elle écrase les gains de pouvoir d'achat entre 1.500 et 2.500 euros. Je parle de ceux qui sont trop riches pour être aidés et pas assez riches pour bien vivre », a-t-il précisé.

Il a ajouté que lors de son premier quinquennat, les impôts avaient été allégés de 52 milliards d'euros, à parts égales pour les ménages et les entreprises. « Quand vous regardez la période 2010-2014, les hausses d'impôts ont presque toutes été faites sur les classes moyennes et les petits commerçants », a-t-il encore affirmé.

Côté entreprises, il estime que la France devrait se doter d'« un mécanisme qui permette d'améliorer les emplois industriels ou les emplois d'artisans et de commerçants ».

Le dossier sensible de l'immigration

Concernant un autre dossier sensible, celui de l'immigration, le chef de l'Etat a dit ne pas croire à la possibilité d'un référendum en cas d'échec des débats à venir au Parlement, pour des raisons constitutionnelles.

L'exécutif et la droite cherchent chacun de leur côté à prendre les commandes sur ce sujet. Élisabeth Borne a demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de relancer des « concertations » pour un projet de loi, en vue d'un examen parlementaire à l'automne.

Les Républicains y participeront mais entendent lancer prochainement un processus législatif sur deux textes issus de leurs rangs, avec pour ambition d'imposer un texte plus dur que la copie de l'exécutif.

« Il y aura une mise de départ du gouvernement », a insisté Emmanuel Macron, appelant à « un moment de clarification », en visant LR, et en citant les « écologistes » et les « socialistes » comme interlocuteurs possibles durant les tractations. « On regardera comment on peut l'enrichir, la compléter, la modifier, peut-être abandonner des bouts, afin de bâtir une majorité », a-t-il avancé.

Balayant plusieurs sujets nationaux, le président a défendu le « pacte enseignant » mais a aussi assumé de ne pas vouloir « réveiller de vieux conflits » sur l'école, après la présentation jeudi d'un plan sensiblement moins ambitieux qu'attendu par le ministre Pap Ndiaye sur la mixité sociale et scolaire.

Le dossier des retraites n'est pas « classé »

Concernant la réforme des retraites, il a jugé que le dossier n'était pas « classé », en raison des dispositions censurées par le Conseil constitutionnel, notamment sur l'emploi des séniors. Il a également regretté que son camp n'ait « pas réussi à expliquer suffisamment la nécessité de cette réforme », à quelques semaines de l'examen à l'Assemblée d'une proposition d'abrogation de la réforme portée par le groupe indépendant Liot.

Il a dépeint cette journée critique du 8 juin, comme l'occasion pour sa majorité « d'expliquer » le projet de loi, appelant les oppositions à « un débat où chacun devra prendre ses responsabilités et expliquer comment on finance ».

Très impopulaire après l'adoption au forceps de la réforme des retraites, Emmanuel Macron s'est engagé depuis la semaine dernière dans une séquence économique, axée sur la réindustrialisation, avec l'annonce de plusieurs investissements, notamment dans les Hauts-de-France.

Il doit par ailleurs annoncé ce lundi à Versailles en accueillant quelque 200 grands patrons étrangers et français des investissements à hauteur de 13 milliards d'euros dans 28 projets.