Emploi : le patronat demande à Hollande une loi d'urgence

Par latribune.fr  |   |  423  mots
Les signataires de la lettre, dont le président du Medef, Pierre Gattaz, espèrent que ces mesures d'urgence soient soutenues par l'ensemble des partis politiques, dans un esprit de mobilisation générale contre le chômage.
Dans une lettre adressée au chef de l'Etat, plusieurs organisations patronales proposent un ensemble de "mesures essentielles" contre le chômage. Réforme du contrat de travail, suppression des charges dans les petites sociétés, auto-entreprise sont au rendez-vous.

A la veille d'une série de rendez-vous prévus lundi à Matignon entre le Premier ministre et les principales organisations syndicales et patronales,  le patronat fait entendre sa voix. Dans une lettre adressée au président de la République et rendue publique par le Journal du Dimanche daté du 10 janvier, le Medef, l'Afep (Association française des entreprises privées), Croissance Plus, EDC (Entrepreneurs et dirigeants chrétiens), d'Ethic, ainsi que le Cercle de l'industrie et le mouvement des entreprises de taille intermédiaire, détaillent "des mesures d'urgence pour l'emploi" qui, selon eux, peuvent "débloquer l'embauche".

Les coûts compensés par la réduction du chômage

Les signataires insistent notamment sur la nécessité d'"un contrat de travail agile", avec "plafonnement des indemnités prud'homales" et "prévoyant des motifs de rupture liés à la situation de l'entreprise ou la réalisation d'un projet". Ils demandent également une exonération totale de cotisations sociales patronales durant deux ans pour toute nouvelle embauche dans les petites entreprises, ainsi qu'une exonération sociale totale pour tout recours à un alternant (apprenti ou contrat de professionnalisation).

Les entrepreneurs souhaitent également que soit facilitée "l'embauche de chômeurs de longue durée ou de personnes éloignées de l'emploi" mais que la loi qu'ils appellent de leur voeux facilite aussi "des nouvelles formes d'activité indépendante". Ils assurent que "le coût de ces mesures sera largement compensé par les économies sur les comptes sociaux grâce à la réduction du chômage résultant de leur mise en oeuvre".

L'état d'urgence contre le chômage décrété par Hollande

Le patronat souhaite une "expérimentation" rapide, "dès le premier semestre 2016", de ces mesures, afin d'en "démontrer les effets concrets" sur la création d'emploi. Il appelle d'ailleurs au soutien de "l'ensemble des partis politiques" et à "une mobilisation générale", dans un esprit d'unité nationale.

La lettre fait écho à la formule utilisée par François Hollande lors de ses voeux télévisées le 31 décembre, au cours desquels le chef de l'Etat a décrété "l'état d'urgence" contre le chômage. Le président doit livrer le 18 janvier l'ultime plan pour l'emploi de son quinquennat.

Interrogée par France Inter, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a pour sa part estimé samedi 9 janvier que les 40.000 emplois créés en 2015 et une croissance en petite hausse en 2016 n'étaient "pas suffisants" pour inverser la courbe du chômage.

(Avec AFP)