En France, le nombre d'agriculteurs se réduit et la moyenne d'âge s'élève

Par latribune.fr  |   |  465  mots
Les fermes mêlant cultures et élevage - modèle considéré vertueux sur le plan environnemental, les déjections des animaux fertilisant champs et prairies - deviennent plus rares à mesure que les exploitations et les territoires se spécialisent. (Crédits : Reuters)
Où en est le monde agricole en France? Le dernier recensement publié par le ministère de l'Agriculture esquisse une population qui s'étiole et qui vieillit mais révèle aussi une nouvelle génération plus diplômée et davantage tournée vers les productions végétales et le bio.

Le nombre d'exploitations agricoles a été divisé par quatre en cinquante ans: elles étaient plus de 1,5 million en 1970, elles sont désormais moins de 400.000, indique le dernier recensement publié par le ministère de l'Agriculture. A leur tête, il reste à peine 500.000 exploitants et coexploitants. La part des exploitants agricoles dans l'emploi total ne cesse donc de régresser: 1,5% des actifs en 2021 contre 7,1% il y a quarante ans.

La profession pointe des difficultés de recrutement de salariés et de saisonniers. D'où la recherche d'outils permettant d'augmenter la productivité et d'être moins dépendants de la main-d'œuvre, comme les robots agricoles.

En quête d'économies d'échelle

Moins d'exploitations n'implique pas forcément moins de cultures ou de têtes de bétail: souvent, les terres sont reprises par les voisins en quête d'économies d'échelle. La surface moyenne par exploitation a augmenté de 50 hectares en cinquante ans. Elle est désormais de 69 hectares (autour de 180 hectares aux Etats-Unis).

L'agriculture française n'a jamais connu aussi peu de jeunes dans ses rangs: seulement 20% d'agriculteurs ont moins de 40 ans. L'âge moyen est de 51,4 ans.

La moitié des exploitations françaises sont dirigées par au moins un exploitant âgé de 55 ans ou plus, « qui a déjà atteint ou atteindra l'âge de la retraite dans la décennie qui vient », selon le recensement agricole effectué en 2020 et dont les premiers résultats n'ont été publiés que fin 2021. Et parmi ceux ayant dépassé 60 ans, les deux tiers n'ont pas cherché ou identifié de repreneur.

Les fermes mêlant cultures et élevage - modèle considéré vertueux sur le plan environnemental, les déjections des animaux fertilisant champs et prairies - deviennent plus rares à mesure que les exploitations et les territoires se spécialisent. Seules 11% des exploitations s'inscrivent dans ce modèle, contre 19% en 1988. Les fermes ne faisant que de la production végétale sont devenues majoritaires (52% en 2020 contre 37% en 1988).

44% ont une formation supérieure

Parmi les agriculteurs récemment installés (après 2010), 74% ont suivi une formation de niveau baccalauréat et 44% une formation supérieure (contre respectivement 48% et 22% pour les chefs d'exploitation des générations précédentes). Ces agriculteurs installés depuis peu sont le plus souvent à la tête de micro ou de petites exploitations et davantage portés sur les productions végétales comme le maraîchage. Ils sont aussi plus fréquemment en bio que les générations précédentes (19% des fermes, contre 10%).

La féminisation du métier est encore faible, voire se réduit, de moins en moins de femmes d'agriculteurs travaillant sur les exploitations. Actuellement, un peu plus du quart des exploitants et coexploitants sont des femmes (26,2%), en léger repli par rapport à 2010.