Endettement : la France prévoit de réduire son déficit public à 2,7% du PIB en 2027

Par latribune.fr  |   |  570  mots
Bercy a annoncé, ce jeudi, avoir relevé la précision d'inflation pour cette année. (Crédits : Reuters)
Bercy a annoncé, ce jeudi, prévoir de faire baisser le déficit public sous la barre des 3% du PIB et le ratio d'endettement à 108,3% du PIB en 2027, atteignant ainsi en partie les objectifs fixés par le Pacte de stabilité et de croissance européen. Du côté de l'inflation, sa prévision a été relevée à 4,9% pour cette année.

[Article publié le 20 avril et mis à jour à 09H45]

Moins de dépense publique et une croissance économique plus dynamique, telle est la recette de Bercy qui a indiqué, ce jeudi 19 avril, vouloir accélérer le désendettement de la France. « Nous voulons accélérer le désendettement de la France », a ainsi expliqué le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, en présentant la nouvelle feuille de route des finances publiques pour les prochaines années. « Il en va de la crédibilité européenne de la France », a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse.

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L'objectif : réduire le déficit public qui devrait passer résolument sous la barre des 3% du produit intérieur brut (PIB) à 2,7% en 2027. Après avoir atteint 4,7% en 2022, il devrait légèrement remonter cette année (4,9%) avant de commencer à refluer progressivement à partir de 2024.

De son côté, le désendettement sera réduit à 108,3% du PIB à cette échéance, contre 111,6% fin 2022, un ratio de plusieurs points moins élevé qu'envisagé précédemment.

Répondre au cadre budgétaire de l'Europe

Ces perspectives sont contenues dans le programme de stabilité (PSTAB) qui sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine et qui est transmis chaque année par les Etats membres de l'UE à la Commission européenne, habituellement au printemps. Elles répondent d'ailleurs en partie aux règles édictées par l'Union européenne dans son Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Adoptées en 1997, elles limitent les déficits des États de la zone euro à 3% du PIB et la dette publique à 60%.

Un cadre qui a néanmoins été suspendu depuis mars 2020 par Bruxelles. « L'incertitude accrue et les risques importants de dégradation des perspectives économiques dans le contexte de la guerre en Ukraine, les hausses sans précédent des prix de l'énergie et les perturbations persistantes de la chaîne d'approvisionnement justifient la prolongation », avait ainsi justifié le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, en mai 2022 après avoir reprolongé cette suspension. Ce dernier a toutefois annoncé, en mars dernier, que la réactivation de ces règles interviendrait le 31 décembre 2023. « Il s'agit d'aller vers des politiques budgétaires plus prudentes », a-t-il expliqué.

Une inflation prévue à 4,9% pour cette année

Sur le front de la hausse des prix, l'optimiste est plus nuancé. Si l'inflation devrait commencer à ralentir dès mi-2023, sa prévision a été relevée à 4,9% pour cette année, contre 4,2% précédemment, a précisé Bercy ce jeudi. Pour rappel, l'inflation a atteint 5,7% sur un an en France en mars, selon l'estimation définitive de l'Insee, revue en légère hausse par rapport à la première évaluation. Une hausse tirée par l'envolée des prix des produits alimentaires, son principal moteur, mais qui a toutefois marqué le pas par rapport à février (6,3%) et janvier (6%), principalement du fait du ralentissement des prix de l'énergie.

Avec ces prévisions, le gouvernement met en avant sa volonté d'engager un « refroidissement » de la dépense publique, qui devrait progresser moins vite que l'inflation. « Nous venons de demander un effort à nos compatriotes avec la réforme des retraites », a souligné Bruno Le Maire, ajoutant qu'« il est juste que les acteurs publics (...) soient aussi mis à contribution ».

(Avec AFP)