L’inflation diminue à 5,7% en mars en France, après le rebond de début d’année

Après une hausse de 6% en janvier, puis de 6,3% en février, l'évolution des prix à la consommation atteint +5,7% en mars sur un an, selon l’estimation définitive de l’Insee, publiée ce vendredi 14 avril. Ce dégonflement de l'inflation est attribué à une forte baisse des prix de l’énergie, ainsi qu'à une diminution de la consommation.
La hausse des prix de l'énergie a fortement ralenti (4,9% en mars après 14,1% en février) du fait d'un net repli des produits pétroliers.
La hausse des prix de l'énergie a fortement ralenti (4,9% en mars après 14,1% en février) du fait d'un net repli des produits pétroliers. (Crédits : Reuters)

Il n'est pas encore temps de crier victoire. En mars, l'inflation a atteint 5,7% sur un an en France, selon l'estimation définitive, revue en légère hausse par rapport à la première évaluation, ce vendredi 14 avril par l'Insee. Pour rappel, l'Institut national de la statistique avait auparavant estimé l'inflation à 5,6% sur un an le mois dernier.

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Des résultats qui ne laissent pas les marchés financiers insensibles. Ce vendredi, la Bourse de Paris continue d'établir des records, profitant de la santé des entreprises du luxe et de l'espoir d'une politique plus souple de la part des banques centrales dans les prochains mois. L'indice vedette CAC 40 progressait de 21,85 points à 7.502,68 points vers 09h25.

Baisse des prix de l'énergie

Au-delà des résultats d'entreprises qui ne font que commencer à Paris et ailleurs dans le monde, « cette prise de risque » des investisseurs « s'appuie en partie sur la bonne résistance de l'économie jusqu'à présent » mais aussi « sur l'espoir que l'inflation va ralentir rapidement et que la Banque centrale américaine va venir à la rescousse de l'économie dans la seconde partie de l'année », décrivent les analystes de le Banque Postale AM.

Le mois dernier, la hausse a été tirée par l'envolée des prix des produits alimentaires, son principal moteur. La hausse des prix à la consommation a toutefois marqué le pas par rapport à février (6,3%) et janvier (6%), principalement du fait du ralentissement des prix de l'énergie.

L'alimentation et les biens manufacturés plus onéreux

Sur un an, les prix de l'alimentation ont continué d'accélérer, grimpant de 15,9% en mars (après 14,8% en février). Tant les produits frais, comme les fruits et légumes, que les produits non frais tels que le pain, les céréales, la viande, le fromage, le chocolat ou les boissons, sont concernés par cette tendance. Tirés par l'habillement et les chaussures, les prix des produits manufacturés (4,8%) ont enregistré une légère hausse en mars.

A l'inverse, la hausse des prix de l'énergie a fortement ralenti (4,9% en mars après 14,1% en février) du fait d'un net repli des produits pétroliers et d'une décélération plus modeste du gaz, qui ont compensé une accélération des prix de l'électricité. Les prix des services ont également légèrement ralenti en mars (2,9% après 3% en février).

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L'inflation sous-jacente, qui exclut les éléments les plus volatils, comme l'énergie et certains produits alimentaires, et permet ainsi de dégager une tendance de fond de l'évolution des prix, s'est élevée à 6,2% sur un an en mars, après 6,1% en février. L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), utilisé pour des comparaisons à l'échelle européenne, s'est établi à 6,7% sur un an en mars, contre 7,3% en février.

Vers 5% d'inflation en juin

Depuis le décollage des prix à la consommation, sous l'effet des perturbations des chaînes d'approvisionnement post-Covid, puis de la guerre en Ukraine, le taux d'inflation a renoué avec des niveaux inédits depuis les années 1980. Il devrait refluer progressivement à 5% en juin, avait pronostiqué l'Insee début février en anticipant une baisse de l'activité économique.

L'Insee s'attend à présent à une prévision de croissance du PIB à 0,1% contre 0,2% annoncé en février. L'institut statistique a également revu sa prévision pour le second trimestre avec une croissance de 0,2% au lieu de 0,3%.

« Nous révisons à la baisse notre prévision de croissance à 0,1% entre janvier et mars en raison d'une baisse de la production industrielle plus importante que prévu en janvier et des grèves, même si elles ont un faible impact macroéconomique », a expliqué le chef du département de la conjoncture Julien Pouget lors d'un point presse.

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En cause, une baisse de la consommation due à la hausse des prix, notamment alimentaires. L'Insee a révélé, dans sa dernière note de conjoncture dévoilée le mercredi 15 mars, que 68% des ménages avaient changé leurs habitudes de consommation. Sur le total des Français qui ont changé leurs habitudes de consommation, plus de 40% ont décidé de consommer moins de produits alimentaires. Une proportion importante (30%) a décidé de changer plus souvent de magasins pour faire des courses. D'autres enfin ont changé de gammes de produits ou ont mangé plus souvent chez eux.

Un ralentissement constaté aussi aux Etats-Unis

Outre-Atlantique, la dynamique de ralentissement de la hausse des prix se fait aussi sentir. En mars, l'inflation a ralenti à 5% sur un an, selon les derniers chiffres CPI publiés le 12 avril dernier. Une augmentation légèrement moins forte que celle anticipée par les analystes (5,1%). Résultat, l'inflation glisse au plus bas depuis mai 2021, alors que les prix avaient encore augmenté de 6% en février sur douze mois. Sur un mois, l'inflation ressort à 0,1%, contre 0,2% prévu, et après 0,4% en février. C'est la baisse des prix de l'énergie (-3,5% sur le mois et -6,4% sur un an) qui a favorisé le tassement de l'inflation générale.

« Ce rapport montre les progrès continus dans notre lutte contre l'inflation, s'est félicité le président Joe Biden, dans un communiqué de la Maison Blanche. L'inflation a maintenant chuté de 45% par rapport à son pic de l'été », a-t-il souligné.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 14/04/2023 à 14:39
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Hausses des prix????? Ou voyez vous l énergie baisser???? Chauffage central au gaz dans ma copropriété +400 % d octobre 2022 à octobre 2023 soit 1700 euros par an à + de 6000 euros pour une retraitée veuve sans retraite de base de son mari décé...

à écrit le 14/04/2023 à 10:41
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Baisse de l'inflation , une rigolade , il suffit de faire ses courses pour se rendre compte de la réalité.

le 14/04/2023 à 15:13
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Effectivement, car , c'est une comparaison par rapport aux prix de Mars 2022 en réalité, l'autre comparaison est : inflation en Mars 2022 : 4.5% inflation en Mars 2023 : 5.7% donc en hausse et en cumul 10.45% sur 2 ans. Mais allez faire vos c...

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