Fabius renonce à la présidence de la COP21

Par latribune.fr  |   |  366  mots
"Pour autant, compte tenu du début de polémique interne sur ce sujet, je juge préférable de vous remettre mon mandat de président de la COP", explique Laurent Fabius dans une lettre remise à François Hollande.
Dans une lettre adressée à François Hollande, Laurent Fabius prend acte de la polémique créée par sa volonté de cumuler la présidence du Conseil constitutionnel et celle de la COP21 et renonce à suivre le dossier climat.

L'ex-chef de la diplomatie française Laurent Fabius a écrit lundi 15 février au président François Hollande pour lui "remettre son mandat de président" de la COP21, la conférence des Nations unies sur le climat, selon sa lettre dont l'AFP a obtenu une copie. Laurent Fabius entendait initialement conserver la présidence de la COP21 jusqu'en novembre prochain, afin d'accompagner la mise en œuvre de l'accord historique contre le réchauffement conclu en décembre à Paris. Mais ce choix a suscité en France un début de polémique, notamment au sein du gouvernement, sur la compatibilité de ce titre avec les fonctions prochaines de l'ancien ministre des Affaires étrangères en France à la tête du Conseil constitutionnel.

"Vous m'avez fait l'honneur de me pressentir pour présider le Conseil constitutionnel et je vous en remercie vivement. A mon sens, il n'existe pas d'incompatibilité avec la présidence de la dernière phase de la COP21", a écrit Laurent Fabius à M. Hollande.

"Pour autant, compte tenu du début de polémique interne sur ce sujet, je juge préférable de vous remettre mon mandat de président de la COP", ajoute-t-il dans cette missive.

Selon l'entourage de l'ancien chef de la diplomatie française, cité par Reuters, Il "ne veut pas rentrer dans une bataille politique franco-française qui desservirait la Cop".

Appel à la clarification

Ségolène Royal avait appelé vendredi à "clarifier les règles du jeu" concernant le cumul auquel Laurent Fabius aspirait entre les deux fonctions.

Lundi, un autre membre du gouvernement, le secrétaire d'Etat à la Recherche Thierry Mandon, avait jugé "inimaginable" que Laurent Fabius puisse présider simultanément la COP21 et le Conseil constitutionnel. "La bonne gouvernance implique que les pouvoirs dans la République soient absolument incontestables. Le Conseil constitutionnel, c'est au-dessus de tous les pouvoirs, ça ne peut pas avoir des missions qui relèvent de l'exécutif", avait-il estimé.

La France doit passer le relais au Maroc en novembre pour la COP22 de Marrakech, qui doit commencer à concrétiser les grands principes de l'accord mondial contre le réchauffement planétaire, obtenu à Paris sous égide l'ONU.

(Avec AFP et Reuters)