Finances publiques : l'Etat fait un effort mesuré

Par Fabien Piliu  |   |  442  mots
Pour 2016, la prévision de déficit public de l'Etat, estimée à 3,3 %, du PIB est atteignable, en dépit de fortes tensions sur les dépenses de l’État. Cette réduction modeste ne permettra toujours pas de faire diminuer le poids de la dette dans le PIB.
Selon la Cour des comptes, la prévision de déficit public en 2016 est atteignable, malgré de fortes tensions sur les dépenses de l’État. Les comptes publics de la France sont toujours plus dégradés que la moyenne européenne.

L'Etat pourrait-il mieux faire ? Alors que le gouvernement martèle qu'il respectera ses engagements vis-à-vis de Bruxelles en matière de réduction de déficit public et d'endettement public, le rapport annuel de la Cour des comptes dévoilé ce mercredi semble indiquer que la France pourrait mieux faire. Compte tenu des trois reports successifs que Paris a réclamé et obtenu de la part de Bruxelles, on aurait pu s'attendre à ce que la France soit particulièrement vigilante.

Après avoir réduit de 0,4 point le déficit public à 3,6 % du PIB en 2015, le gouvernement entend poursuivre son effort. Mais à un rythme mesuré.

L'Etat est trop dépensier

" Pour 2016, la prévision de déficit public (3,3 %) est atteignable, en dépit de fortes tensions sur les dépenses de l'État ", estiment les Sages de la rue Cambon. En clair, à un an des prochaines élections présidentielles, le gouvernement semble moins soucieux de maîtriser les dépenses publiques.

" Si les prévisions de recettes des administrations publiques ne sont pas affectées de risques significatifs, des tensions particulièrement fortes existent sur les dépenses de l'État et compromettent le respect de la norme ", insiste le rapport.

La Cour des comptes réclame une gestion très stricte

Précisément, les risques de dépassement sont estimés entre 3,2 et 6,4 milliard d'euros. " Ils sont nettement plus élevés que les années précédentes sous l'effet en particulier de la progression de la masse salariale, cependant que les mesures de gel puis d'annulation de crédits atteignent leurs limites ", détaille la Cour des comptes qui exige le respect de l'objectif de déficit, via une gestion très stricte de crédits ouverts qui " ne laisse aucune place à des décisions nouvelles en dépenses ".

Ce serait la condition sine qua non pour faire reculer le niveau de la dette car pour l'instant, cette réduction que la Cour juge modeste de la dépense ne le permet toujours pas.

La France ne montre pas l'exemple

Autre conséquence, la France présente toujours une situation de ses finances publiques dégradée, avec un déficit effectif et structurel supérieur à ceux de la quasi-totalité des pays européens. En effet, seuls la Grèce, l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni conservent des déficits supérieurs à celui affiché par Paris.

" Entre 2010 et 2015, la dépense publique en volume a continué d'augmenter davantage que dans la plupart des autres pays européens. L'endettement a poursuivi sa progression contrairement non seulement à l'Allemagne mais aussi désormais à la majorité des pays européens ", explique le rapport.