En 2015, la France a réussi à tenir ses promesses en matière de réduction de déficit public et d'endettement public. La Cour des comptes s'en félicite, mais prévient : le gouvernement ne doit pas s'endormir. La partie n'est pas gagnée. Ainsi, la prévision d'un déficit ramené à 3,3% cette année « est plus ambitieuse » et sa réalisation « incertaine », prévient la Cour.
Trois motifs d'incertitude
Quels sont les risques ? Les Sages de la rue Cambon en discernent trois : les prévisions de recettes fiscales et sociales « paraissent surestimées » car Bercy a retenu des prévisions d'inflation et de masse salariale trop élevées. La deuxième ? Le ministère des Finances, rappelle la Cour des comptes, a tendance à sous-estimer certaines dépenses (prestations sociales, opérations extérieures des armées...). La Cour rappelle que le plan de 2 milliards d'euros pour l'emploi reste encore à financer.
Une maîtrise des dépenses incertaine
Le troisième risque porte sur la maîtrise des dépenses dans la Sécurité sociale, jugée « également difficile à tenir ». La raison ? Bercy a notamment intégré des économies qu'il ne contrôle pas dans son plan d'économies pour 2016.
« Une partie des économies attendues en matière de régimes de retraite complémentaire et d'assurance-chômage [1,8 milliard d'euros au total] pourrait ne pas être au rendez-vous », précise la Cour.
Résultat,
« cette situation n'autorise aucun relâchement des efforts. La maîtrise des déficits et du poids de la dette publique doit être poursuivie avec vigueur », martèle la Cour.
Reste à savoir si le gouvernement retiendra ces conseils alors que les échéances électorales approchent à grands pas.