Fonction publique : le calme avant la tempête ?

Par Fabien Piliu  |   |  618  mots
Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Compte publics, a échangé avec les organisations syndicales de la fonction publique dans le but de réformer et de moderniser les services de l'Etat.
Depuis deux semaines, Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics échange avec les organisations syndicales de la fonction publique. Même si les détails de son action ne sont pas encore connus, on en sait un peu plus sur ses objectifs. Quelle méthode compte-t-il employer pour réformer et moderniser les services de l'Etat ? La douceur ou la poigne ?

Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Compte publics a un programmé chargé. Deux semaines après sa nomination à Bercy, l'ex-vice-président du conseil régional des Hauts-de-France a terminé ses échanges avec les syndicats de fonctionnaires.

Quels enseignements doit-on en tirer ? Pour ceux qui en doutaient, l'objectif de réduire 120.000 postes de fonctionnaires - dont 70.000 à 75.000 postes dans les collectivités territoriales, partant à la retraite au cours du quinquennat sera tenu.

Selon les derniers chiffres publiés en avril par la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales dans son rapport d'activité, 37,4 % des 1,5 million d'actifs recensés sont âgés de plus de 50 ans, et 19,8 % (soit plus de 296.000 actifs) de plus de 55 ans.

Une mesure phare du candidat Macron

C'était l'une des mesures phares du candidat Macron dans le domaine de la réforme de l'Etat lors de la campagne présidentielle. L'élu les Républicains entend la tenir. Au total, Emmanuel macron souhaite réduire de 10 milliards d'euros les dépenses de fonctionnement de l'Etat.

Point important, le ministre a indiqué qu'il refusait d'ores et déjà toute approche "comptable", mécanique.

Pour rassurer ses interlocuteurs, il a promis qu'un débat sera mené "au préalable" et la "méthode du chiffre" évitée. Mardi 30 mai, lors d'une conférence de presse, il a indiqué cet objectif se réalisera par le biais de la "modernisation" via, notamment, la transformation numérique.

Des engagements par écrit

Concrètement, il écrira dès la semaine prochaine aux neuf syndicats de fonctionnaires pour synthétiser les engagements pris. Ainsi, un rendez-vous salarial se déroulera à l'automne. Une revalorisation du point d'indice est-elle envisageable en 2018 ? Le ministre ne s'est pas prononcé. Un tel geste semble toutefois peu probable. Rappelons que cette réforme de la fonction publique a pour objectif premier de réaliser des économies à l'Etat, économies qui doivent permettre à la France de tenir ses engagements vis-à-vis de Bruxelles en matière de réduction du défit public et de la dette publique... Emmanuel Macron a martelé cet objectif lors de sa campagne. Lors de ses premières rencontres diplomatiques, notamment lors de son premier entretien avec Angela Merkel, la chancelière allemande, il a tenu à rappeler ses intentions dans ce domaine.

Autre engagement pris par Gérald Darmanin et rappelé devant la presse, la constitution d'un calendrier partagé pour construire un "dialogue social original", afin de "trouver un moment pour réfléchir avec les agents publics à la modernisation des services publics". Un travail qui sera mené en "interministériel". Des États généraux ou des Assises devraient être organisés.

Il prévoit aussi de partir à la rencontre des agents de la fonction publique. Trois rendez-vous par semaine sur le terrain seront organisés. Seule précision notable apportée par le ministre à la Fédération autonome de la fonction publique (FA-FP), la dernière organisation rencontrée, un jour de carence sera instauré dans la fonction publique. Il pourrait être compensé par des mesures de prévention et de prévoyance. Les conséquences de la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) également au programme du gouvernement pourraient être compensées pour les agents publics.

Les syndicats sont plutôt inquiets

Les syndicats sont-ils rassurés après ces premiers échanges ? En dépit de la cordialité des premiers échanges, certaines organisations syndicales s'inquiètent d'un durcissement à l'issue des élections législatives.. Rappelons que FO était ressortie " inquiète des premiers échanges ", que la CFDT disait " ne pas être naïve ", l'Unsa " vigilante " et la CGT, justement, se disait " désormais dans l'attente des résultats des élections législatives ".