Pierre Gattaz invite François Fillon à nuancer ses propos sur les fonctionnaires

Il estime que la réduction du nombre de fonctionnaires pourrait se faire "sans créer de drame".
Le président du Medef a également critiqué à mots couverts l'idée que le programme économique de François Fillon puisse se traduire par une augmentation des déficits publics au début du quinquennat, si le candidat de la droite est élu.

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a invité mardi le candidat de la droite à l'élection présidentielle, François Fillon, a plus de nuance dans sa promesse de réduire le nombre de fonctionnaires de 500.000 en cinq ans. "Dit comme ça, vous mettez le feu au pays, aux fonctionnaires. Ce n'est pas bon", a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse mensuelle.

Pour autant, le représentant du lobby patronal ne juge pas la suppression d'un demi-million de fonctionnaires impossible : "L'objectif quantitatif est louable à terme, c'est possible mais (...) il faut le faire avec les fonctionnaires eux-mêmes", a-t-il ajouté. "Il y a des endroits où il faudra sans doute renforcer et d'autres où on sait qu'il y a de la gabegie, il y a de la démotivation, des problèmes de management, de processus et ça, il faut les détecter (...) avec les fonctionnaires."

Respecter les règles de Bruxelles

Pierre Gattaz a estimé que la réduction du nombre de fonctionnaires pourrait se faire ainsi "presque naturellement (...) sans créer de drame", par des départs en retraite non remplacés et l'utilisation d'outils numériques. Le président du Medef a également critiqué à mots couverts l'idée que le programme économique de François Fillon puisse se traduire par une augmentation des déficits publics au début du quinquennat, si le candidat de la droite est élu.

"Il faut absolument respecter" les règles européennes en matière de limitation des déficits publics sous le seuil de 3% du PIB, a-t-il dit, estimant qu'il en allait de la crédibilité de la France. Il a par ailleurs regretté que les candidats à la primaire de la gauche ne parlent pas, "ou très peu", selon lui, de retour au plein emploi et à la croissance.

Intéressé par Macron

Il a également qualifié d'"ineptie" et d'"hérésie totale" l'idée de revenu universel, défendue par l'un de ces candidats, l'ancien ministre socialiste Benoît Hamon, qui part de l'hypothèse d'une diminution de l'emploi. Pierre Gattaz a en revanche dit trouver intéressante la démarche de l'ancien ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, candidat hors parti et hors primaire à la présidentielle.

"Emmanuel Macron a une autre approche. Je trouve que c'est tout à fait intéressant, ce qu'il dit", a déclaré le président du Medef. "Le problème, c'est qu'il faut qu'il entre dans le détail des propositions, maintenant."

(Avec Reuters)

Commentaires 5
à écrit le 20/01/2017 à 17:15
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La création d'emplois n'est pas antinomyque avec le revenu universel.. En effet mécaniquement le revenu universel transfère des cotisations patronales vers la fiscalité des ménages ou du patrimoine ce qui réduit le cout du travail et donc favorise la...

à écrit le 20/01/2017 à 10:27
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Gattaz veut la paix sociale, pour continuer de faire des affaires, Fillon privilégie au contraire les résultats sur la paix sociale. Je ne vois pas comment qui que ce soit peut être surpris qu'un désaccord apparaisse, étant donné la différence éviden...

à écrit le 19/01/2017 à 15:20
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Si Gattaz en personne estime le programme de Fillon trop radical, ça devrait faire réfléchir la droite extrême. Quand on pense que cette tendance va s'emparer du pouvoir en juin, et ce, avec le soutien du PS et de Macron au 2d tour, ça fait peur et o...

à écrit le 18/01/2017 à 13:36
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L'idée de revenu universel doit être liée au respect de l'équité. Cette mesure pourrait compléter un impot sur l'énergie. Elle doit tenir compte de la proportionnalité des prélèvements en fonction du revenu.

à écrit le 17/01/2017 à 16:05
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Le MEDEF c'est moins de 5% des entreprises françaises et pourtant c'est lui qui fait le programme de nos politiciens. C'est comme les détenteurs de capitaux qui téléphonent tous à Fillon pour lui dire d'y aller doucement aussi sur la sécu, que l...

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