Forte hausse du chômage en août avec 50.200 inscrits supplémentaires (+1,4%)

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  585  mots
Fin août, 5.820.400 demandeurs d'emploi sont inscrits en catégories "A, B et C", soit une progression de 1,4% sur un mois et de 1,7% sur un an.
En août, le nombre des demandeurs d'emploi (catégorie "A") croît fortement de 50.200 personnes (+1,4%). sur un an, la baisse est de... 23.700.

Le "yo-yo" continue sur le front du chômage. En août, le nombre des demandeurs d'emploi en catégorie "A" est reparti à la hausse... et fortement, avec 50.200 inscrits supplémentaires, soit une progression de 1,4%. Toutes les classes d'âge sont concernées. Ainsi, la baisse de 0,5% enregistrée en juillet est complètement effacée. Immédiatement, le ministère du Travail a voulu voir un caractère conjoncturel à ces mauvais chiffres:

"Ce résultat, nettement moins favorable que ceux des mois précédents, peut s'expliquer notamment par les difficultés rencontrées dans certains secteurs d'activité particulièrement affectés par les attentats de juillet (tourisme, hôtellerie-restauration, commerce de loisir, notamment). Cette hausse a par ailleurs été amplifiée par une augmentation inhabituelle du nombre d'actualisations des demandeurs d'emploi, due notamment à un effet calendaire (nombre de jours ouvrés plus élevé)."

5.820.400 inscrits en catégories "A, B et C"

Le gouvernement pourra se rassurer en constatant que depuis le début de l'année, le nombre des demandeurs d'emploi sans activité a diminué de 23.700 (- 0,3%). Au total, fin août, sur l'ensemble de la France (y compris les DOM), il y avait 3.813.600 demandeurs d'emploi en catégorie "A". Si, l'on ajoute les catégories "B et C" (activité réduite), ils sont alors 5.820.400, soit une progression également de 1,4% sur un mois et de 1,7% sur un an.

En France métropolitaine, le nombre moyen d'entrées en catégories A, B, C des trois derniers mois augmente de 7,1% par rapport à la moyenne des trois mois précédents (+15,1% sur un an). Sur trois mois, les entrées pour licenciement économique (-1,4%) sont en baisse. Les entrées pour démission sont stables. Les entrées pour fin
de contrat à durée déterminée (+1,9%), fin de mission d'intérim (+6,5 %), autre licenciement (+2,5%), première entrée (+28,6%), reprise d'activité (+22,1%) et autre cas (+2,7%) sont en hausse.

Il convient aussi de noter que fin août 2016, 75. 600 personnes inscrites à Pôle emploi ne sont pas tenues de rechercher un emploi. Elles sont soit non immédiatement
disponibles et sans emploi (catégorie D, par exemple formation, contrat de sécurisation professionnelle, maladie), soit pourvues d'un emploi (catégorie E, par exemple créations d'entreprise, contrats aidés). Sur trois mois, le nombre d'inscrits en catégorie D
augmente de 10,5% (+5,3% sur un mois)... On sent là les effets du plan "500.000 formations" souhaité par François Hollande

L'Unedic plutôt optimiste pour 2016

Reste à savoir si ces mauvais résultats sont purement conjoncturels ainsi que le souligne le ministère du Travail...  A cet égard, Myriam El Khomri ne manquera pas de mettre en avant les dernières projections de l'Unedic, l'organisme qui gère l'assurance chômage, qui sont plutôt bien orientées pour 2016. Avec une prévision de croissance pour 2016 demeurée inchangée à 1,5%,  le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie " A"devrait diminuer de 124 000. L'amélioration du contexte économique s'est d'ailleurs déjà traduite par une baisse du taux de chômage mesuré par l'Insee ces quatre derniers trimestres (de 10,5% à 9,9% de la population active). Et ce taux pourrait descendre à 9,4% à la fin de l'année, selon l'Unedic.

Le problème, toujours selon l'Unedic, est que ce taux de chômage devrait remonter dès 2017, année de la présidentielle, notamment en raison d'un ralentissement de la croissance due aux conséquences du Brexit... Jusqu'au bout, qu'il décide ou non de se représenter, François Hollande aura donc été plombé par le poids du chômage.