Frais de taxis indus : Agnès Saal écope de 4.500 euros d'amende

Par latribune.fr  |   |  518  mots
Entre mai 2014 et avril 2015, alors qu'elle était à la tête de l'INA, la haut fonctionnaire a dépensé 23.788,46 euros de frais de taxis.
L'ancienne présidente de l'INA a été condamnée lundi à 150 jours-amende à 30 euros et 3.000 euros de dommages et intérêts par le tribunal de grande instance de Créteil.

Agnès Saal a préféré abréger une affaire qui dure depuis un an et qui a été à l'origine d'une tempête médiatique. Pour avoir abusé de ses notes de taxi, elle devra s'acquitter d'une amende de 150 jours-amende à 30 euros, soit 4.500 euros, et 3.000 euros de dommages et intérêts a jugé lundi le tribunal correctionnel de Créteil.

En cas de non paiement, les jours-amende deviennent des jours de détention et le condamné effectue tout ou partie de sa peine en prison. Agnès Saal a également été condamnée à verser 5.500 euros à l'association de lutte contre la corruption Anticor, partie civile, au titre des dommages et intérêts et des frais de justice.

Accusée de "détournement de fonds publics par personne chargée d'une mission de service public", un délit passible de dix ans de prison, elle avait fait le choix d'une "comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité" (CRPC), le "plaider coupable" à la française.

Continuer de "servir l'Etat"

Entre mai 2014 et avril 2015, alors qu'elle était à la tête de l'INA, la haut fonctionnaire a dépensé 23.788,46 euros de frais de taxis, soit 685 courses, dont plus de la moitié a bénéficié à son fils qui disposait également du code de réservation, ses deux filles et sa tante "Lucette", a détaillé le président à l'audience.

Ces sommes ont été depuis remboursées par Agnès Saal, a observé son avocat Eric Morain.

"L'épreuve est longue, l'épreuve est dure, l'épreuve est violente, elle est peut-être disproportionnée. J'ai commis une faute, je l'ai reconnue, je l'ai assumée, je la paye très cher. J'aspire vraiment aujourd'hui, à ce qu'on m'autorise à tourner la page, à clore ce chapitre", a déclarée Agnès Saal après le prononcé du jugement.

"Je sers l'Etat depuis plus de 30 ans. Je crois l'avoir très bien servi et je voudrais continuer à le faire aussi bien, mieux peut-être encore que je ne l'ai fait toutes ces années" a-t-elle ajouté, remerciant "ses proches, ses amis" dont "aucun ne (l')a lâchée".

Sur le plan disciplinaire, Agnès Saal avait déjà écopé de deux ans de suspension de la fonction publique, dont 6 mois ferme. Elle devrait retrouver un poste dès cet été indique France Inter.

 Des sanctions mais pas de procès

"C'est une juste peine, publique", s'est borné à déclaré son avocat. Pour Me Jérôme Karsenti, l'avocat d'Anticor, c'est au contraire "une sanction a minima, comme le procès, symbolique", regrettant "une peine négociée, sans débat".

Dans le cadre de la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC),  la personne poursuivie accepte la peine proposée par le procureur de la République. Cette peine doit ensuite être homologuée par le tribunal lors d'une audience publique, ce qui a été le cas lundi à Créteil.

Agnès Saal doit à nouveau comparaître vendredi à Paris pour d'autres dépenses de taxis indues, dépassant plusieurs dizaines de milliers d'euros lorsqu'elle était directrice générale du Centre Pompidou.